Les marchés en vif affaiblis par la fièvre

L’épidémie de fièvre catarrhale ovine (FCO) n’en finit pas d’affaiblir les marchés aux bestiaux. En 2008, ils ont vu leurs apports chuter de 11 %, à 1,5 million de têtes. Les foirails spécialisés dans les petits veaux et en région Sud-Ouest souffrent le plus. Agen, par exemple, affiche un inquiétant recul de -46,5 %. « La quasi-totalité des marchés a été touchée par les restrictions de mouvement d’animaux et plus spécifiquement ceux dans la zone réglementée 1-8 et en limite de zone,souligne la Fédération française des marchés de bétail vif (FMBV). Leur baisse d’activité est comprise entre -10 et -50 %. » Certains ont carrément mis la clé sous la porte, à Lyon, Neufchâtel-en-Bray, Valenciennes. Les marchés du Nord-Est, touchés par la FCO dès 2006, résistent mieux et voient leurs volumes se stabiliser, voire augmenter. Mais ils ne parviennent pas à retrouver les niveaux antérieurs à la crise sanitaire. La fièvre catarrhale a entraîné une perte d’environ 200 000 animaux en 2007 et 150 000 en 2008 pour les 55 marchés adhérents à la FMBV.
Un seul marché dépasse 100 000 animaux
Au classement général, Laissac s’empare du podium au détriment de Lezay. C’est désormais le seul marché supérieur à 100 000 animaux (contre six en 2006). Sancoins et Parthenay se hissent respectivement aux deuxième et troisième places, tandis que Châteaumeillant signe son entrée dans le Top 12. Cela confirme la bonne santé des marchés au cadran, qui ont augmenté de 4 % leur activité en 2008 et atteint 19 % des apports totaux. Tous marchés confondus, Arras, Lamballe, Le Cateau-Cambrésis, Moulins-Engilbert et Ussel affichent une bonne forme, avec un gain supérieur à 4 %.
« Les foirails pourvus d’importants effectifs en gros bovins de boucherie n’ont pas réellement subi de pertes d’activité », souligne la FMBV. Ils pèsent 8,4 % des abattages contrôlés (contre 8,9 % l’année précédente). Seuls Saint-Yrieix-la-Perche et Cholet (le vendredi) sont nettement dans le rouge, avec une perte à deux chiffres.
La FCO a eu de lourdes conséquences en termes d’apports de bovins maigres sur les marchés du Sud-Ouest et en limite de zone réglementée. Toutefois, les cadrans du Centre de la France résistent et augmentent même leurs effectifs. La part des apports de broutards sur les marchés se maintient, à 29 % des exportations pour l’engraissement (contre 28 % en 2007).
La catégorie des petits veaux est la plus touchée depuis quelques années. Elle affiche une perte d’effectifs de 14 % en 2008. « Quand on observe l’effondrement de l’export de 62 %, la chute des apports de petits veaux n’est pas aussi dramatique », tempère la FMBV. Leur poids ramené à la production de veaux finis passe de 22 à 19,7 %. Une autre catégorie en difficulté est celles des ovins. Ils affichent une baisse d’effectifs de 10,9 %. Mais la part des ovins sur les marchés ramenée à la production contrôlée se stabilise à 8 %.