Les marchés aux bestiaux peinent partout en Euopre
L'assemblée annuelle de l'AEMB, qui a eu lieu du 27 au 29 mai à Laissac (Aveyron), a montré qu'il n'est pas toujours aisé de dialoguer entre homologues de pays voisins, même lorsqu'on exerce les mêmes activités. La barrière de la langue est bien réelle, même avec l'aide d'interprètes, et il existe de nombreuses disparités dans la façon dont les marchés fonctionnent, qui tiennent à l'histoire des pays, mais aussi à la façon dont les gouvernements appliquent les réglementations et directives européennes.
Quoi qu'il en soit, s'il y a bien un point qui rapproche tous les marchés aux bestiaux d'Europe, ce sont les épidémies ovines et bovines, au rythme desquelles fluctuent les effectifs. Ainsi, tous les pays membres de l'AEMB sont-ils en régression, hormis l’Irlande, dont le nombre d'animaux vendus sur ses 90 marchés a augmenté de 5 % en 2006 L'Irlande du nord, rattachée au Royaume Uni, a aussi annoncé + 5 %.. « Nous avons commercialisé 1,8 M de bêtes, dont 1 M d'ovins, explique le représentant irlandais. Nous sommes presque revenus au niveau de 2001 (2 M de bêtes), avant la fièvre aphteuse. »
En revanche, l'Espagne (-6,5 %), touchée par la fièvre catarrhale ovine (FCO) en 2004 et 2005, la Belgique (-11 %), touchée elle aussi en 2006, la France (-5,6 %), également concernée pour sept marchés du nord du pays, les Pays Bas (-17,5 % à Leeuwarden, -15 % à Utrecht concerné par la FCO et +10 % à Pumerend), l'Angleterre (-3,8 %) et le Pays de Galles (-2,7 %) sont en régression. L'Ecosse tire son épingle du jeu avec un cheptel qui diminue (-350 000 bêtes), mais un chiffre d'affaires qui augmente, notamment grâce à la progression de la production sous signe de qualité, entraînant l'ouverture de nouveaux marchés.
Nouveaux venus
Enfin, le Portugal, qui vient de constituer une association de douze marchés (800 000 à 1 M d'ovins et de bovins) compte adhérer à l'AEMB courant 2007 et la Pologne, où des marchés aux bestiaux se sont ouverts, fait partie des prochains candidats potentiels. « L'un de nos objectifs est d'élargir notre horizon, en accueillant de nouveaux membres, mais aussi de renforcer notre présence dans les discussions et négociations d'amont avec la Commission européenne », confirme José Luis Diaz, président de l'AEMB.
L'association a également profité de cette assemblée pour traiter des questions de protection contre les nuisances sonores. Un arrêté du 22/01/07 fixe des seuils maximum de bruit autorisé et des études acoustiques menées sur six sites différents montrent qu'ils sont souvent dépassés. « Tous les sites ont aujourd'hui obligation de se mettre en conformité (fermeture des bâtiments, murs anti-bruit...), sous peine de payer une astreinte quotidienne jusqu'à ce que les travaux soient réalisés, si un riverain porte plainte, explique Frédéric Lafage, responsable de la société Orféa Acoustique. On peut aussi agir en changeant les comportements : modifier les horaires pour travailler davantage de jour, couper les moteurs des camions stationnés, etc. »
Le bien-être des animaux en cours de transport fait aussi l'objet d'un règlement en application depuis le 5 janvier. « Il y a encore certaines incohérences liées à des interprétations différentes selon les Etats membres, souligne Gérard Poyer président de la FFCB (Fédération française des commerçants de bestiaux). Avec Coop de France et la FNB, nous avons écrit au ministère pour qu'une harmonisation des interprétations soit faite et qu'une carte professionnelle soit mise en place, afin que n'importe qui ne soit pas autorisé à transporter des animaux. » Enfin, l'AEMB a planché sur la question de l'identification électronique des bovins et des ovins, avec le témoignage des sociétés australiennes Allflex, fabriquant de boucles électroniques, et Aléis, fournisseur de lecteurs automatisés de boucles. Les participants irlandais ont été particulièrement intéressés par le sujet.