Les maladies animales sous télésurveillance
Devant la recrudescence des maladies animales touchant l'Europe ces derniers mois, l'urgence de la mise en place d'outils de prévention s'est très nettement fait sentir. Fièvre catarrhale ovine (FCO), mutation et adaptation de l'épidémie de Chikungunya à Varenne, en Italie, de nombreuses maladies sont transmises par des insectes (FCO), des rongeurs ou d'autres « vecteurs ».
Pour répondre à l'adaptation de ces maladies d'origine tropicale aux conditions européennes et les détecter, la géomatique est utilisée depuis plusieurs années en épidémiologie. Intervenante récurrente dans de nombreux projets du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), cette technique de traitement d'images satellitaires et systèmes d'information géographique, associée à l'épidémiologie, sert d'outil de prédiction des maladies animales. Le Cirad est au centre d'un réseau de recherche qui travaille dans le monde entier, et tente d'anticiper les maladies émergentes (comme la fièvre catarrhale).
De multiples partenaires participent donc à l'étude des maladies à transmission vectorielle, du Delta Danube Insitute en Roumanie à l'Institut de recherche pour le développement en France, l'Institut Pasteur (France, Sénégal) ou l'Université de Liverpool au Royaume-Uni.
L'étude des paysages s'avère utile
Le rapport entre les zones, les périodes à risque, et l'environnement est mis en lumière par l'utilisation de la télédétection. Cette dernière permet d'améliorer la surveillance et le contrôle des maladies animales et zoonotiques en identifiant les paysages à risque. Des analyses ont mis en évidence une forte relation entre la présence ou l'abondance d'insectes vecteurs de maladies et le paysage caractérisé par télédétection ce qui aide à établir des cartes des zones potentiellement favorables à ces vecteurs. Ces études permettent de mieux connaître la bioécologie des vecteurs et de mieux cibler la surveillance entomologique.