Les indications géographiques champenoises se portent bien
Sur la terre d'élection du Champagne, il était naturel que le centre Inao d'Epernay organise une table ronde sur les IGP, AOP et autres AOC. Producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs locaux étaient conviés à évoquer leur intérêt à produire ou à consommer des produits sous IG. Côté AOC viticoles, trois appellations se partagent le territoire : le rosé des Riceys, vin tranquille, les Coteaux Champenois en blanc et rouge et bien sûr le Champagne. La récolte 2005 s'annonce bien après deux années superbes. Les viticulteurs champenois sont optimistes, certains allant jusqu'à souhaiter que l'année prochaine permette «de laisser reposer la vigne» . Avec une prévision d'environ 13 tonnes/ha pour cette année, et une exportation qui continue à la hausse, les vignerons champenois recueillent les efforts qu'ils pratiquent depuis quatre ans pour améliorer la qualité du Champagne, accompagnés par le centre Inao sous la direction d'Eric Champion.
Intérêt économique et intérêt foncier car les prix de la terre atteignent des sommets. En fromage, entre bries de Meaux et de Melun, Chaource et une partie de l'aire du Maroilles, on estime que la consommation de fromages AOC tendrait à se stabiliser dans un marché général orienté à la baisse. Le brie de Meaux (au lait cru) souffrant de la présence du Brie Label Rouge (thermisé) qui est venu chasser sur ses terres, exploitant ainsi un terme «brie» générique.
Quatre IGP se retrouvent sur la zone de la Champagne, les volailles de Champagne Label Rouge, le boudin blanc de Rethel (Label Rouge), et deux indications géographiques qui existent toujours sur les registres mais n'ont plus de production : la pomme de terre de Merville et le jambon des Ardennes. Enfin, pour être complet, un petit nouveau qui est très ancien, le haricot de Soissons dont la production redémarre et qui demande un Label Rouge et une IGP.
Pour les consommateurs, le représentant de Familles Rurales n'a pu que déplorer le perpétuel constat commun aux AOC et IGP : le manque de communication, le prix très élevé de produits à haute valeur ajoutée, et le vieillissement de la population consommatrice. Autant de handicaps importants pour les AOC, surtout fromagères. Plusieurs atouts ont cependant été mis en exergue par les participants à la table ronde : la « non-reproductibilité » du produit ailleurs, la protection du nom géographique, le maintien des emplois et protection contre les délocalisations, la protection de l'environnement et enfin la valeur ajoutée répercutée tout au long de la filière.