Les IAA résistent à la tourmente boursière
C’est du jamais vu depuis 50 ans. La débâcle de la banque américaine Lehman Brothers, obligée de se déclarer en faillite faute de repreneur, entraîne toutes les places financières à la baisse. A Paris, le CAC 40 a perdu 3,88 % dans la seule journée de lundi avant de reculer à nouveau mardi (à la mi-journée l’indice passait sous la barre des 4 100 points). Si toutes les valeurs s’infléchissent, le secteur bancaire est le premier touché : l’indice banques d’Euronext a reculé de 8,43 % lundi. Première banque du monde agricole et de l’agroalimentaire, le Crédit agricole a même vu son action chuter de 9,20 % puis de 3,07 % dès l’ouverture du marché hier. Dans ce contexte tourmenté, les valeurs des entreprises du secteur agroalimentaire résistent. L’indice IAA n’a enregistré qu’un petit -0,82 % lors de ce que certains appellent déjà le lundi noir. « En règle général, ce sont des valeurs refuge même si elles ont été un peu perturbées ces derniers mois par la hausse des matières premières et l’effet dollars pour certaines comme Nestlé. Mais on le voit avec le prix du blé, cet effet matière première diminue très rapidement et fortement », commente Eric Doutrebente, président de la Financière Tiepolo, société de gestion de portefeuille. Sans forcément bénéficier d’un report d’investissement de certains secteurs en difficulté comme la banque, les valeurs de l’agroalimentaire sont peu mises sous tension, le volume d’action en vente sur le marché étant faible. Stimulée par la réévaluation de la recommandation d’ING, la valeur Danone semble même bénéficier du contexte. Hier à la mi-journée, l’action du groupe était repassée au-dessus de sa valeur de clôture de vendredi 12 septembre. Plutôt épargné pour le moment par la crise, l’agroalimentaire devrait néanmoins à terme subir les conséquences de la crise financière, les banques accordant moins facilement de crédits. « Cette crise va avoir beaucoup de répercussions sur l’investissement, la vitesse de développement de certains projets, et il va y avoir une forme de ralentissement général », a déclaré hier à la presse Laurence Parisot, présidente du Médef.