Les grandes tendances de la consommation
Depuis le début de l’année et jusqu’au 9 octobre, selon les derniers relevés du panel Sécodip, les achats des ménages ont baissé de 1,5 % en viandes de boucherie, et ont progressé de 1,2 % en volaille. À l’occasion d’une rencontre organisée par l’Ofival et l’Institut de l’Elevage, M. Devine a exposé les dernières grandes tendances de la consommation en Europe et en France.
UE : consommation au même niveau qu’en 1998
Dans l’UE, la consommation de viande varie du simple au double entre l’Allemagne (environ 13 kg/hab/an) et le Danemark (près de 28 kg/hab/an). La France se situe deuxième position, avec un peu plus de 26 kg/hab/an.
L’effet des deux crises bovines est effacé depuis 2003. La baisse de consommation actuellement constatée est liée au recul de la production, qui n’a été pour l’instant que très partiellement compensé par l’importation.
Pour la viande ovine, la consommation s’effrite régulièrement depuis l’épizootie de fièvre aphteuse, car le troupeau britannique n’a pas été reconstitué.
Le porc est la viande qui a le plus bénéficié du transfert de consommation pendant les deux crises bovines. Mais elle est actuellement en régression, malgré la baisse de disponibilité en viande bovine. Elle serait dépendante du cycle de production de l’UE. Selon les prévisions des experts, un nouveau cycle débuterait, avec des perspectives de reprise de la demande...
La consommation de volaille est celle qui présente le plus de symétrie avec la viande bovine. En croissance depuis deux ans, elle s’est aujourd’hui soudainement interrompue suite à la psychose engendrée par l’épidémie de grippe aviaire.
Pas de transfert bovins/volaille en France
L’évolution de la consommation en France ressemble beaucoup à celle de l’UE, avec un niveau total en 2004 qui a rejoint celui de 1994.
En gros bovin, malgré les crises de l’ESB, la consommation s’est stabilisée entre 1994 et 2004, alors que la tendance était baissière sur la décennie précédente.
Mais à la différence des autres pays d’Europe, après des transferts importants avec la viande bovine, la croissance de la consommation de volaille s’est interrompue en 2003, et n’a pas repris depuis.
La valeur des achats n’évolue plus
Ce n’est pas une surprise, l’évolution des prix influence grandement les achats. Le prix moyen avait fortement augmenté entre 2000 et 2001. Il a ensuite légèrement diminué, avant d’entamer une nouvelle progression mi 2003. Les dépenses des ménages n’ont pas suivi, puisqu’elles sont aujourd’hui, en valeur, au même niveau qu’en 2002. De ce fait, les achats en volume ont décroché... Pour la viande bovine, une évolution de prix plus modérée que pour les autres viandes en 2001 avait favorisé la reprise de la consommation, mais une nouvelle forte hausse depuis 2003 a freiné la demande.
D’autres facteurs que le prix entrent aussi en compte, comme le niveau d’élaboration des produits, favoris des jeunes consommateurs. C’est d’ailleurs la hausse de la demande en steack haché qui permet de maintenir les ventes de bœufs, alors que le niveau s’effondre pour les morceaux à bouillir...