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Les Français essuient les effets de la crise en Ukraine

Silos de Soufflet à Zhashkiv, au sud de Kiev.
Les entreprises françaises, de semences, de production, de négoce et de transformation de céréales et d’oléagineux sont très présentes en Ukraine, grenier à blé de l’Europe. Mais elles y subissent quelques revers du fait du retournement du marché ces derniers mois.

En signant le 16 mai 2008 son entrée à l’OMC, le plus grand voisin de l’Union européenne a confirmé sa vocation exportatrice. Cette entrée est considérée par les observateurs comme « le signe le plus net d’une volonté du pays de s’engager dans une économie tournée vers les grands marchés mondiaux ». En matière de céréales, Odessa pourrait très vite devenir une place de référence, notamment aux côtés de Chicago ou Rouen. Et la région de la mer Noire apparaît déjà comme la zone la plus propice à une augmentation mondiale de la production céréalière dans les années qui viennent. Les opérateurs nationaux ou étrangers ont parfaitement intégré ces évolutions et réagissent vite. L’exemple du colza en témoigne. « De 2004 à 2008, les superficies ont été multipliées par 10, de 300 000 hectares à 3 millions d’hectares », lance Yuri Melnik, le ministre de la Politique agraire et homologue ukrainien de Michel Barnier.

Entre l’Est et l’Ouest, sur les terres les plus fertiles du monde, négociants et traders, français et étrangers font leur business. Malteurop et Soufflet, leaders mondiaux de la malterie, en ont fait leur terrain de jeu. Les semenciers français et étrangers y bataillent, derrière le groupe coopératif du Sud-Ouest, qui a misé de longue date sur le potentiel de développement des pays de la CEI.

Colza : superficie multipliée par dix

Seule ombre au tableau, la crise qui a frappé le pays, et plus fort qu’ailleurs, dès octobre 2008. Chute des cours des matières premières agricoles, fléchissement de la demande… inquiètent le producteur comme l’exportateur. Les prix intérieurs chutent là-bas davantage que les cours mondiaux ! Malgré l’obligation faite au fond agraire gouvernemental de procéder à des achats publics aux prix minima fixés par décret, les prix payés aux producteurs ont continué de baisser.

« L’Ukraine a dû stocker environ 40 millions de tonnes de céréales fin 2008 sans compter les 7 millions de tonnes de report : c’était beaucoup plus que ne le permettaient les installations de stockage de l’Ukraine. Les conséquences ont été immédiates : beaucoup n’ont récolté ni les maïs ni les tournesols », précise Jean-Jacques Hervé, conseiller agricole français auprès du ministre de la Politique agraire ukrainien. Les autorités s’appuient beaucoup sur l’expertise française, que ce soit pour la réforme foncière, les biocarburants ou l’élevage. Mais la crise révèle surtout à quel point le pays a accumulé du retard dans le domaine de la logistique et du stockage de ses céréales. Un retard qui pénalise et retarde les flux commerciaux : « On se bat pour capter des camions, des wagons, des carburants, de la place dans les silos », déplore Jean-Jacques Hervé.

Le marché de la bière en deuil

La crise a également ralenti l’expansion d’un secteur comme la malterie, en recul de 50 % au premier trimestre 2009 par rapport au premier trimestre 2009 ! Malteurop a dû arrêter la production de son usine de Chernigov du 1 er janvier au 17 avril dernier. Soufflet a réduit provisoirement ses capacités de production. Le marché de la bière est en net recul. Il faut ex-por-ter ! C’est le maître-mot de l’Ukraine en 2009. « Les exportations céréalières sont vitales. Avec les oléagineux, elles assurent 60 % du total des exportations de l’Ukraine », précise le conseiller agricole français.

L’urgence est de déstocker les importants volumes de céréales présents dans les silos et dans les exploitations. Notamment pour faire rentrer des devises. « Nous voulons exporter 25 millions de tonnes au 30 juin 2009 », explique le ministre. Ce qui pourrait contribuer à faire rentrer 500 millions d’euros dans les caisses de l’État. À terme, le pays affiche sa volonté de produire 100 millions de tonnes de céréales par an, pour revenir à la position qu’il occupait autrefois sur l’échiquier agricole mondial.

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