Les enseignes conquises par les concours
Cette année, la grande distribution a donné le ton de l’activité commerciale. Les grandes enseignes ont souvent acquis les supers grands prix de championnat femelles, les mieux valorisés. « Il y a dix ans que j’arpente les concours français pour offrir le meilleur des races bovines aux rayons coupe des supers et hypermarchés Intermarché. À l’époque, la SVA était la seule enseigne à se préoccuper de ce secteur. Aujourd’hui, tous les abattoirs sont présents, du plus petits au plus grands, chacun fournit une enseigne de grande surface et la communication bat son plein ». Hubert Cordon, acheteur à la société SVA Jean Rozé de Vitré (35), constate que la concurrence était bel et bien présente, ce qui l’a rendu encore plus attentif à la demande de ses clients, directeurs ou bouchers de magasin qui connaissent très bien les habitués du rayon boucherie. En 2008, 330 bovins de concours, toutes races confondues, seront commercialisés.
La boucherie artisanale n’est pas en reste
La boucherie artisanale a aussi joué un rôle important sur les foires. Le quart des animaux a été négocié et échangé en direct ou par l’intermédiaire des sociétés d’abattage, pour des bouchers régionaux ou parisiens. A Feurs où rien n’échappe à la tradition, Marc Gonin et son fils boucher à Renaison ont choisi d’acquérir une génisse charolaise d’un poids de 700 kg, pour un prix approchant des 11,50 euros du kg carcasse. Sur cette foire, pas moins d’une centaine des ventes ont transité vers des boucheries dites de tradition, notamment vers la région parisienne où la clientèle est friande de viandes primées.
Le must des concours de bovins de boucherie reste les ventes aux enchères que certains présidents de concours s’enorgueillissent d’organiser. « Seul le supergrand prix de championnat a été vendu aux enchères, les cours ont explosé », signale Jérome At, le président du concours de Baraqueville. Le record de l’année pour cette manifestation a été atteint par une femelle croisée Aubrac vendue 23,70 euros/kilo carcasse (12 320 euros/pièce). À Saint Yriex la Perche, le tarif de la plaque la plus importante a grimpé jusqu’à 12 000 euros/pièce. Ces deux ventes d’exception ont été réalisées pour des grandes surfaces francilienne (Leclerc et Super U) et négociées par la même société, Pleinemaison, réputée pour sa grande expérience en vente aux enchères.