Les éleveurs de porc passent à l’action
«Il n’y a pas de solidarité dans notre filière ». Le président de la Fédération nationale porcine (FNP) Jean-Michel Serres renouvelle le message lancé au conseil d’administration d’Inaporc la semaine dernière. Une hausse des prix d’au moins 25 centimes par kilo est, selon lui, nécessaire pour permettre aux éleveurs d’atteindre l’équilibre. L’arrivée des beaux jours a entraîné un frémissement du Marché du porc breton. Problème, les augmentations ont du mal à passer en aval de la filière.
« Les principaux salaisonniers ne jouent pas le jeu », a déclaré Jean-Michel Serres, mardi en conférence de presse. Quand le cadran gagne 5 centimes, une hausse de 10 centimes doit s’appliquer aux jambons. Or, seulement la moitié aurait été répercutée ces dernières semaines. « Les abatteurs découpeurs n’arrivent pas à faire passer les augmentations de prix sur les principales pièces de porc. Ils ne sont pas assez offensifs », a souligné le président de la FNP. Pour faire jouer la solidarité dans la filière, les éleveurs proposent de développer VPF (Viande de porc française) en charcuterie. Des manifestations sont annoncées afin de mettre la pression sur les industriels, notamment en Pays de la Loire, Normandie et dans le Nord.
20 centimes d’écart
La FNP note un écart de 15 à 20 centimes par kilo ces dernières semaines entre les prix à la production en France et dans le nord de l’Europe (Allemagne, Belgique, Pays-Bas). Facture à l’appui, elle parle de 8 centimes de mieux en 2007 pour un éleveur du nord de l’Hexagone ayant vendu ses porcs au néerlandais Vion. Le vice-président Jeff Trébaol a lui épinglé les fabricants d’aliments, qui tardent à répercuter la baisse du prix des céréales. Des corrections de 15 à 20 euros par tonne sont attendues.
Par ailleurs, un point a été fait sur le dossier Environnement. Une reconsidération des Zones d’excédent structurel (Zes) serait en vue, avec des contrôles « moins tatillons ». La restructuration des élevages pourrait être facilitée, dans le sens d’une spécialisation des sites. Également dans les tuyaux de l’administration, un assouplissement de la réglementation sur les installations classées.