Les éleveurs d’agneau veulent valoriser les abats
En dehors de l’agneau de l’Aveyron, aucune filière d’agneau Label Rouge ne peut vendre les produits tripiers sous ce signe de qualité. C’est une plus value qui leur échappe. La démarche vient des agneaux Label rouge de l’ODG Oviqual qui représentent environ 50% des agneaux Label Rouge commercialisés en France. Cela fait longtemps qu’Oviqual cherchait à monter ce dossier.
«Nous reposions sur un ancien dossier Label Rouge (LA 3290) qu’il fallait mettre en conformité avec la notice technique agneau, constate Francis Alayrac, président d’Oviqual. U n nouveau dossier (LA 0707) a été déposé et validé par l’Inao et nous attendons la parution au journal officiel ; cela fait un peu long. Or nous ne pouvons pas déposer notre nouveau dossier sur les abats tant que le Label 0707 n’est pas paru au JO». De fait, ce dossier, comme beaucoup d’autres, a été pris dans le vent de la réforme : suppression de la CNLC, reconnaissance de l’ODG, présentation du plan de contrôle au Conseil Agrément et Contrôles, allers et retours sur les caractéristiques communicantes qu’il a fallu reformuler… Bref, le dossier est parti il y a peu de temps au ministère pour signature et passage au JO.
«C’est à la suite de demandes de nos abatteurs Arcadie, Bigard et Destrel que nous voulons sortir ce nouveau dossier, précise Sophie Huby, animatrice de l’Oviqual. Le marché identifié porte sur 169 tonnes hors restauration. Quand on connaît le poids infime des abats pris individuellement, cela représente une masse importante et nous espérons une plus value de 10% sur ces produits.» D’autant plus intéressant que la matière première existe déjà et que toute la traçabilité est en place. Ce sera du bénéfice net pour la filière.
La cible visée par Oviqualest large : artisans bouchers, traiteurs, GMS, tripiers, restaurateurs. Mais l’enjeu principal reste malgré tout les GMS dans lesquelles ces produits sont vendus en majorité (76%). Les artisans bouchers en commercialisent 15%. Ensuite, la filière s’occupera du réseau des tripiers. La gamme de produits concernés (cervelle, ris, langue, foie et rognons blancs sont concernés) a souffert des crises sanitaires successives. La filière viande s’était alors tournée vers le Label Rouge. « Nous comptons sur l’effet de réassurance du Label Rouge pour développer le produit car depuis les différentes crises, le consommateur a besoin d’être sûr de ce qu’il achète », précise Philippe Bressac, animateur de la filière ovine d’Arcadie. Il organise une journée au SIA pour expliquer le fond de sa démarche (Hall1, stand Midi-Pyrénées).