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Les écarts techniques se creusent en période de crise

Les éleveurs de porcs les moins performants ont tendance à décrocher. 

Dans la crise permanente vécue par la filière porcine depuis plus de trois ans, les écarts techniques se creusent entre deux groupes d’éleveurs : « les meilleurs » et « les moins bons ». Un constat implacable fait par plusieurs spécialistes : selon eux, face aux difficultés, un plus grand nombre d’éleveurs qu’auparavant ne progresseraient plus techniquement. Et se retrouveraient en déficit plus facilement. Sur tous les facteurs de production et indicateurs financiers, « les 25 % meilleurs coûts de production» vendent leurs bêtes plus cher que « les 25 % moins bons » tout en dépensant moins.

Des coûts de production très inégaux

Sur la base des résultats économiques du second trimestre 2004 comparés dans 60 élevages « naisseur engraisseur», le centre de gestion privé Cogédis (Finistère), a observé que le premier groupe maîtrise son coût de production à hauteur de 110,88 euros pour 100 kilos de carcasse contre 131,19 euros pour le second. En fait, tout est l’avenant. Le coût alimentaire, premier poste de dépenses représente 63,8 % du coût de production chez les meilleurs, 71 % pour les moins bons. Les frais vétérinaires se dégradent aussi plus vite chez eux. Les économistes pointent du doigt le façonnage.

Selon Karine Jestin, chargée d’études, « il y a dans le dernier groupe des éleveurs techniquement bons mais dont les résultats plongent parce qu’ils font façonner leurs porcelets à l’extérieur, dans des élevages dont ils ne maîtrisent pas la technique. »

Le coût du traitement pèse également dans les élevages en période de crise. Mme Jestin estime qu’aucun de ceux qui traitent leurs excédents azotés ne se trouve dans le groupe des meilleurs. A l’analyse du point d’équilibre, cette valeur de tous les paramètres économiques de l’élevage, amortissements, frais financiers et prélèvements pour salaires inclus, Karine Jestin constate que ceux qui ne maîtrisent pas les coûts ne peuvent pas s’en sortir.

D’ailleurs, ajoute-t-elle, les banques exigent des éleveurs candidats à l’emprunt un point d’équilibre de 125 euros, soit la valeur comprise entre la moyenne de l’échantillon et le groupe des meilleurs. L’analyse sur quelques dizaines d’éleveurs vaudrait pour l’ensemble des naisseurs engraisseurs de Bretagne, soit près de 6500 à 7000 producteurs, poursuit Mme Jestin. Reste juste à savoir si le redressement des cours du porc constaté sur le dernier trimestre 2004 se confirmera en cette nouvelle année.

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