Les doutes de l'agriculture américaine
Les études se suivent mais ne se ressemblent pas forcément. Il en est ainsi du suivi scientifique américain quant aux bénéfices du réchauffement climatique. C'est le sens d'un rapport dressé en 2007 par l'ambassade de France aux USA et publié l'année dernière qui compare une grande étude émise en 2001, et les résultats les plus récents des recherches en matière d'impact du réchauffement climatique sur l'agriculture américaine. En 2001, les chercheurs américains tablaient avec espoir sur une augmentation jusqu'en 2050 des rendements à cause de la double augmentation de la concentration du CO2 dans l'atmosphère et des températures. Six ans plus tard, le tableau semble beaucoup plus partagé. Les effets fertilisants du CO2 ne sont pas contestés, mais leur impact potentiel est revu à la baisse et sont aujourd'hui pointés du doigt leurs conséquences sur la qualité des plantes. Ainsi, les taux de protéines du blé et du riz semblent affectés à la baisse par un surplus de CO2 tout comme est gravement affectée la structure foliaire des plantes par la présence d'ozone en trop grande quantité dans l'air. Autre sujet d'inquiétude, l'eau, dont la distribution sera plus inégale sur terre et sur le territoire américain et la disparition des réservoirs naturels, comme les glaciers affectés par des fontes de plus en plus précoces et une perte accrue des réserves qui iront se déverser directement dans la mer sans profiter aux cultures. Sans parler des virulences nouvelles pouvant être acquises par les ravageurs avec des changements de climats..
Mäis, le grand gagnant
Les projections réalisées aux USA tendent à montrer que les grands bassins de cultures annuelles vont donc se déplacer vers le nord, qui verra ses rendements augmenter sensiblement avec l'allongement de la belle saison et des températures plus douces. Le tout au bénéfice des états du nord du Midwest et au détriment de l'actuel grenier à céréales, au centre du pays. Pendant la période de transition qui s'ouvre, le maïs sera le grand gagnant de ces évolutions puisque c'est a priori la plante qui dispose du plus gros potentiel d'adaptation à court terme. La situation sera beaucoup plus complexe pour les vergers dont la disparition est entrevue, voire leur délocalisation en Amérique centrale. À moins que d'ici là, d'autres facteurs limitants fassent leur apparition.