Les distributeurs montrés du doigt par la Commission des pratiques commerciales
Alors qu’une étude Nielsen vient de mettre en avant la hausse des prix du riz et des pâtes en particulier, Jean-Paul Charié, président de la Commission d’Examen des Pratiques Commerciales (CEPC), a mis en garde distributeurs et industriels qui outrepassent leur droit dans les négociations en cours sur les tarifs. Dans une lettre adressée aux distributeurs et industriels, dont l’AFP a obtenu une copie, le député du Loiret accuse notamment Leclerc de proposer des « contrats pré-rédigés» qu’il impose «à des fournisseurs». Ces derniers n’auraient même pas «le droit de changer un mot», ce qui est évidemment illégal car il s’agit «d’un déséquilibre manifeste au seul profit du client». Depuis le 1 er janvier 2009, la Loi de Modernisation de l’Economie permet aux distributeurs de négocier librement les tarifs que leur proposent les fournisseurs et la réduction des délais de paiement. Jean-Paul Charié dénonce «les détournements pour ne pas appliquer la réduction obligatoire des délais de paiement, l’obligation de payer sur des comptes à l’étranger, les modifications de date de livraison ou de facturation, l’imposition de coopération commerciale surfacturée, non exécutée, mais déduites des règlements». Dans un entretien accordé aux Marchés en début d’année (Lire LM du 08/01/2009), Olivier Desforges, réélu à la tête de l’Ilec, évoquait déjà un «certain nombre d’excès de la part des distributeurs demandant des contreparties souvent avec des taux absolument exorbitants». «Les délais de paiement contribuent à faire que les discussions sont chaudes», indiquait-il alors. Les fournisseurs ne sont pas non plus épargnés, puisque dans sa lettre, le député indique que certains industriels en position dominante imposent «des augmentations de prix injustifiées». La Commission d’examen des pratiques commerciales devrait publier un avis « très ferme» sur ces dérives «dans les jours à venir».