Les distributeurs doivent-ils faire évoluer leur modèle ?
La distribution alimentaire semble plus affectée par la crise qu’il n’y semblerait selon l’étude « Quel avenir pour la grande distribution alimentaire ? » d’Euler Hermes. Les arbitrages des consommateurs au détriment de l’alimentaire contraignent les distributeurs à consentir des efforts sur leur politique tarifaire pour tenter de maintenir leur volume. « Mais la baisse de prix ne s’accompagne pas pour autant d’augmentation des volumes », explique Annie Girac, conseiller d’Euler Hermes, surtout que « l’élasticité-prix des produits alimentaires est proche de zéro ». Le transfert de consommation continue de s’opérer vers les MDD, qui ont gagné deux points de part de marché en 2008 pour atteindre 34%. « D’un prix inférieur de 25% en moyenne à celui des marques nationales, leur développement a un effet déflationniste sur le chiffre d’affaires des distributeurs, ce qui dégrade leur rentabilité », souligne Annie Girac. Carrefour, par exemple, a vu sa marge d’exploitation passée de 4% de son CA à 2,9% estimés en 2009, et celle de Casino de 4,9% à 4,7%. Les supérettes semblent mieux résister aux effets de la crise, mais leur situation reste fragile de par leur faible marge. Si les hypers souffrent le plus depuis le début de l’année, le hard discount n’en profite pas pour autant. Pour Euler, la distribution doit faire évoluer son modèle à l’anglo-saxonne, avec une offre de services plus développée.