Les distorsions de concurrence perdurent
A chacune de ses assemblées générales, l’Association pour le maintien de l’élevage en Bretagne (AMEB) fait part de ses doléances sur les distorsions de concurrence subies par ses adhérents. Sans réelle évolution, disent les 150 à 200 entreprises de production et de transformation de l’association qui s’en trouvent « inquiètes», a souligné jeudi dernier à Plérin (Côtes d’Armor) son président, François Palut, président de la coopérative de production porcine Léon-Tréguier.
A l’entendre, la filière agroalimentaire bretonne aurait à subir des distorsions en tout genre qui laissent craindre, à terme, que les jeunes n’aient plus l’envie d’investir. Pression financière, forte administration de l’acte de production alors que « nos produits importés ne subissent pas nos charges, a relevé François Palut dans son rapport d’orientation. N’est-il pas urgent de mettre en place une TVA sociale sur les produits importés pour qu’il y ait un équilibre, cette fois équitable ? », s’est-il interrogé en référence à la « mode » des produits équitables.
Le président de l’AMEB poursuit ce catalogue à la Prévert : bien-être animal différemment apprécié selon les pays membre de l’UE, une gestion des déchets drastique en France, une main-d’œuvre chère ici, « des tracasseries administratives inadmissibles en production laitière », un tonnage maximal d’aliments du bétail par camion différent selon le kilométrage à effectuer… Quant à l’environnement, l’AMEB constate que les collectivités locales « ne respectent pas la réglementation en matière de rejets de phosphore ».
Même la politique du conseil régional de Bretagne (majorité PS-Verts) inquiète l’AMEB. « La Région s’orienterait vers l’alternatif. Nous n’avons rien contre. Mais pourquoi traiter avec condescendance nos activités qui font vivre hommes et femmes au pays ? » Selon l’AMEB, 150 000 familles en Bretagne dépendent du revenu de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Or les futures générations ont besoin du soutien des politiques, et d’un cadre réglementaire simplifié, a poursuivi François Palut en substance. Ne serait-ce que pour leur permettre d’accéder aux entreprises de production agricole, de plus en plus gourmandes en capitaux.