Les députés adoptent le budget agricole
L’Assemblée nationale a adopté, hier, en première lecture le budget de l’Agriculture qui s’élève à 4,89 milliards d’euros contre 4,98 en 2004 (en baisse de 1,8%). Seule l’UMP a voté pour. Comme il l’avait annoncé le groupe UDF s’est abstenu estimant que « le gouvernement aurait dû prendre des orientations claires et fortes pour assurer la compétitivité de nos filières». Par rapport au texte initial, seuls trois amendements ont été déposés dont deux adoptés : l’un a pour objet de faciliter la perception par les organismes collecteurs de la taxe affectée à l’Onic, l’autre étend le droit imposé à quelques indications géographiques protégées (par la LFR 2002) au bénéfice de l’Inao à l’ensemble des IGP.
Le troisième, finalement retiré, a mis volontairement le doigt sur un dossier particulièrement délicat : la taxe d’équarrissage. L’amendement proposé par Marc Le Fur, député UMP des Côtes d’Armor, visait à confier, dans certains cas, la collecte des déchets en abattoir aux abattoirs eux-mêmes (« certains d’entre eux ayant proposé des solutions nettement moins coûteuses», selon lui) et ainsi à mettre fin au duopole des deux entreprises privées assurant actuellement le service public de l’équarrissage. Hervé Gaymard a demandé à M. Le Fur de retirer son amendement jugé «prématuré» argumentant par ailleurs qu’il « restreindrait le champ du service public de l’équarrissage, en proposant une libéralisation partielle qui n’est pas acceptable». Il a ensuite annoncé que deux groupes de travail rendraient leurs conclusions à la fin de novembre. « Le budget de l’agriculture sera discuté au Sénat le 8 décembre prochain. Il faudra que d’ici là, nous ayons trouvé une solution satisfaisante», a-t-il ajouté.
Le ministre a été également interpellé sur les secteurs en crise, notamment les fruits et légumes. Après les mesures conjoncturelles annoncées récemment, il a affirmé que des actions structurelles devaient suivre évoquant notamment les suites du rapport Canivet et la promotion de la consommation des fruits et légumes dans la restauration collective. Pour la viticulture, H. Gaymard a indiqué qu’il s’apprêtait à recevoir l’ensemble des organisations professionnelles pour examiner les mesures d’urgence à prendre.