Les coûts de la collecte des déchets s’envolent
Le nouveau financement de l’équarrissage public va engendrer de nouvelles dépenses sur les filières viande charentaises. Leurs responsables des abattoirs s’insurgent contre le rôle de percepteurs de taxes que l’Etat leur fait jouer dès cette année. Ils vont en effet devoir encaisser la taxe sur le tonnage abattu de la part des éleveurs.
Mais c’est principalement la situation de monopole de fait de l’entreprise locale Saria Industrie Centre qui préoccupe les professionnels. Celle-ci, chargée de la collecte des os, pieds, sangs et tout ce qui n’est pas consommable, a, depuis février 2002, augmenté notablement ses tarifs. Il en est ainsi de la collecte de sang, passée depuis de 92 euros la tonne à 160 euros en novembre dernier, « pratiquement sans concertation», accusent-ils, avec la menace de ne plus ramasser - donc pour l’abattoir de ne plus pouvoir fonctionner - en cas de désaccord.
Chez Saria, on explique cette montée des tarifs par l’interdiction des farines et graisses animales, qui empêche la revente de ces produits aux entreprises de transformation, et au fait que le prix du transport reste malgré tout à la charge de la société. On souligne également avoir réalisé récemment d’importants investissements. Sur ce point, le syndicat sectoriel, le Sifco, prévient de l’arrivée de nouveaux coûts d’ajustement aux normes environnementales européennes dans les deux ans à venir. Les tarifs n’ont donc pas fini d’augmenter.
L’entreprise du Centre rappelle incidemment que le marché de la destruction et du recyclage des déchets de la viande reste ouvert à la concurrence.