Les coops laitières en passe de changer d’ère
Avec des prix de plus en plus volatils et une libéralisation des marchés (combattue par le monde agricole), la stabilité devient une denrée rare. Pour les coopératives laitières, réunies hier en assemblée générale, ce contexte rend d’autant plus urgente la recherche d’une meilleure efficacité et organisation économiques. De manière remarquable, les différents intervenants n’ont pas hésité à aborder des sujets jusqu’ici peu mis en avant, voire tabous.
« En France, la coopération laitière n’a pas la place qu’elle peut avoir dans d’autres pays. Il faut mettre en œuvre des changements et des alliances » a indiqué Gérard Budin, président de la FNCL, en évoquant notamment la contractualisation. Souvent cité mais jamais mis à plat, ce système stabilisateur sera au centre d’un groupe de travail ad hoc que la FNCL va réunir très prochainement pour étudier une mise en œuvre concrète en entreprise. Le travail en partenariat avec le syndicalisme et/ou les entreprises privées a aussi été évoqué comme moyen de développer et pérenniser un pan de l’industrie laitière, tout comme l’élargissement du rôle de l’interprofession et l’émergence de nouvelles formes entrepreneuriales.
Faut-il rémunérer le capital social ?
Selon Xavier Beulin, vice-président de la FNSEA, « les coopératives investissent de plus en plus dans la transformation à la recherche de valeur ajoutée. La filialisation des coopératives s’accélère, c’est le bon moyen de mieux répartir la distribution de cette valeur ». La récente mise en place du Fedil par le Cniel et Sofiprotéol pourrait aussi ajouter sa pierre à l’édifice de la structuration (voir LM n° 60-61). « Il ne faut pas hésiter à parler de rémunération du capital social. Car l’implication financière responsabilise les producteurs » a pour sa part jugé Philippe Mangin, qui va par exemple ouvrir le capital de sa holding céréalière aux producteurs.
Sur un autre plan, la collaboration entre le monde coopératif et privé pourrait prendre forme de manière inopinée, si l’intérêt supposé ( Le Figaro des 12-13 avril) de Lactalis pour 50 % de Yoplait prenait forme.