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Les coops doivent-elles encore se concentrer ?

Il est un point sur lequel Philippe Mangin, le président de Coop de France, converge avec François Guillaume, auteur d’un rapport sur les coops : les entreprises du secteur ont besoin de s’étoffer. « Il faut maintenant se comparer avec les Européens les plus performants dont les chiffres d’affaires se révèlent souvent nettement plus élevés et les parts de marché national et international plus importantes que celles de leurs concurrents français du secteur coopératif», a martelé le député. A y regarder de près, la coopération est pourtant déjà très concentrée, si l’on s’en réfère au bilan de Coop de France Les données citées sont issues du rapport économique annuel Coop de France pour 2004. En volaille, 5 entreprises cumulent Ce chiffre était valable au 30 septembre, avant la reprise de la partie aval par LDC de Cam-Britex, troisième coop de volaille du secteur. 79% du CA des coops du secteur. Idem en viande, ou peu s’en faut (75%).

La collecte (porcine, ovine, bovine) affiche évidemment des ratios très inférieurs (cinq entreprises concentrant en moyenne autour de 30% du CA «coopératif» du secteur), mais l’activité est plus difficile à concentrer, avec des productions disséminées sur tout le territoire. L’observation vaut également pour le lait, les céréales, les fruits et légumes ou le vin. En outre, on ne peut guère accuser l’absence de regroupement des moyens entre coopératives. Les rapprochements se sont poursuivis en 2004 à un rythme élevé : 42 rapprochements ont déjà eu lieu depuis le début de l’année, soit un chiffre en retrait par rapport aux dernières années mais qui reste très honorable.

Le problème de la coopération réside plutôt dans le ralentissement des échanges -et dans l’affaiblissement du rapport de force- avec l’industrie alimentaire privée. Certes, le nombre des échanges avec le privé a progressé en un an (33 opérations contre 18 à période comparable). Mais le rythme et surtout l’ampleur des restructurations entre les deux secteurs s’est effondré depuis 2003. Entre 2000 et 2002, les coopératives avaient acquis l’équivalent de 4,24 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur le privé (contre 600 millions d’euros cédés seulement), avec à la clé l’acquisition d’outils de pointe et des marques prestigieuses, comme les Grands Moulins de Paris ou Beghin Say.

Le secteur privé reprend l’ascendant

Depuis deux ans, le volume d’affaires est beaucoup plus modeste entre les deux secteurs, de l’ordre de 1 milliard d’euros annuel. Et l’équilibre des opérations est de moins en moins favorable à la coopération. Certes, les coopératives ont réussi quelques beaux coups récemment, comme l’acquisition de Bahier par Socopa. Mais elle ont aussi subi de sérieux revers, comme la cession à LDC des actifs industriels de la Coopérative des agriculteurs du Morbihan (CAM). Une opération qui a fait basculer des coops au privé l’équivalent de 170 millions d’euros annuel. De quoi faire passer au rouge, au moins momentanément, le rapport entre coops et privé.

Incontestablement, les coopératives manquent de moyens collectifs pour faire pencher la balance en leur faveur. Lors de la présentation de son rapport, François Guillaume a déploré que le groupe Nicolas Feuillate n’ait pas réussi, il y a quelques mois, à ramener la marque Pommery dans le giron coopératif, faute de levier financier commun. La question d’un fonds commun à la coopération est en effet plus que jamais posée. François Guillaume et Philippe Mangin le réclament en cœur aujourd’hui. Mais les coopératives vont devoir répondre dans le même temps à un autre défi, également posé par les deux hommes : comment poursuivre sa croissance, sans pour autant perdre son âme coopérative ?

 

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