Aller au contenu principal

Les coops d’insémination visent un développement durable

L’Unceia s’inscrit dans un développement durable. Sur le plan de la sélection, cela implique notamment une gestion de l’accroissement de la consanguinité et de l’appauvrissement de la variabilité génétique.  

« Satisfaire les besoins des générations présentes, sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire leurs propres besoins. » La formule semble avoir été maintes fois employée. Elle a encore toute sa pertinence. Hier, l’Union nationale des coopératives agricoles d’élevage et d’insémination animale (Unceia) a rappelé cette définition du développement durable, inscrite en 1987 dans le rapport Brundtland. Une table ronde sur le thème « Reproduction et sélection : une contribution au développement durable » s’est tenue dans le cadre de son assemblée générale. « Ne pensez pas qu’il s’agit d’une mode », a mis en garde Dominique Bourg, universitaire et membre du Conseil national du développement durable. L’accroissement des risques environnementaux, comme la canicule de l’été dernier, est là pour le rappeler.

Etienne Verrier, de l’Institut national agronomique de Paris Grignon, a souligné les problèmes liés à l’intensification des programmes de sélection. À court terme, une gestion de certains risques s’impose. La résistance aux maladies va s’amplifier, selon lui. La consanguinité s’accroît. En porc, elle peut être liée à une sélection suivant la sensibilité à l’halothane et l’hyperprolificité. « Tout l’enjeu est d’éviter de diffuser des gènes indésirables ou délétères, a-t-il déclaré. Il faut tendre vers des procédures de type assurance qualité.» Sur le plus long terme, la baisse de variabilité génétique est préoccupante.

En bonne éleveuse de porc, Christiane Lambert, également présidente du Forum de l’agriculture raisonnée (Farre), a rappelé quelques progrès déjà accomplis grâce à la sélection. Elle a cité les facilités de mise bas, l’élimination des animaux agressifs par des études comportementales, l’augmentation du nombre de tétines fonctionnelles chez les truies, l’accroissement des résistances immunitaires par l’amélioration du format des animaux, l’optimisation des indices de consommation. Sa perception de la durabilité des exploitations inclut également une dimension sociétale. « Les éleveurs doivent montrer leur professionnalisme, apporter des garanties au consommateur, au citoyen, sur le respect de l’environnement, du bien-être animal », a-t-elle affirmé.

Dans son rapport d’orientation, le président de l’Unceia, Serge Paran, a souligné plusieurs domaines de préoccupation des éleveurs, qui retentissent sur l’activité des centres d’insémination. « La réforme de la Pac, les négociations de l’OMC, l’élargissement de l’UE à 25, les contraintes sociales. Tout cela amène les éleveurs à douter. » Il a fait part de ses inquiétudes sur les moyens que l’Etat compte investir cette année dans la recherche. Concernant l’export, l’Unceia réclame un accompagnement des pouvoirs publics. Tout d’abord, par un appui diplomatique. « Pour certaines destinations, des accords au sommet s'imposent pour débloquer des situations inextricables au niveau technique.» Ensuite, par un appui technique. « Il est important que les services de l'Etat coordonnent encore davantage leurs activités et développent d'indispensables synergies avec les opérateurs pour aider à affronter la concurrence s'exerçant au niveau international.»

Le «désengagement de l'Etat» est un autre sujet de préoccupation. En plus des «soucis d'argent», Serge Paran a dénoncé les dérives de l'insémination illégale. «Les fraudeurs de tout type - producteurs de semence, importateurs sans scrupule, associations d'éleveurs - se considèrent actuellement comme intouchables.»

Il a aussi évoqué des difficultés d’ordre juridique et législatif. La séparation des tarifs de mise en place et de la génétique a bien été appliquée au plus tard en fin d’année 2003. Les coopératives veulent que cela ne favorise pas l’individualisme. Pascal Viné, conseiller au ministère, a annoncé qu’une réunion sur les inséminations illégales sera bientôt organisée rue de Varenne. Il a aussi promis le maintien des engagements financiers en 2004 sur le dispositif national.

Les plus lus

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio