Les confiseurs se mettent aussi à la mode verte
A une époque où les fabricants de bonbons se bousculent pour attirer l'attention des consommateurs, «la sucrerie dotée d'une conscience» semble être la dernière tendance. Bloomsberry, fabricant de chocolat néo-zélandais qui vend aux Etats-Unis depuis deux ans des barres chocolatées à l'emballage branché et humoristique, s'est joint à la chaîne de magasins d'alimentation Whole Foods pour développer un «Chocolat pour le Changement Climatique», présenté à la dernière convention annuelle des confiseurs à Chicago. Bloomsberry incite, dit-il, à «goûter à un mode de vie à faible teneur en carbone» en versant pour chaque barre achetée 55 cents à TerraPass, un organisme qui combat le réchauffement climatique en réduisant l'empreinte carbone des particuliers ou des entreprises. Avec «les ventes du seul premier trimestre, c'est l'équivalent de 900 voitures par an en moins sur les routes», affirme Kerry Laramie, vice-président responsable des ventes et du marketing pour la division américaine de Bloomsberry.
Ces barres chocolatées, lancées aux Etats-Unis en janvier, ne pouvaient tomber à un meilleur moment. D'après un sondage récent, environ 36% des acheteurs américain affirment consommer « écolo », alors qu'ils n'étaient que 12% en 2006. Dans un autre registre, Hint Mint, société de confiserie californienne, a commercialisé des boîtes sensibilisant au cancer du sein, mais cette décision était plus personnelle puisque la mère de la directrice du marketing en a été atteinte. La société Au’some, basée à Hong Kong, attire, elle, les plus petits au moyen de sucreries «interactives» comme des distributeurs de bonbons en forme de manette Nintendo Wii, d'outils ou bien de yo-yo et séduit les plus grands avec des friandises plus saines comme des collations à base de fruits sans graisses ni gluten.
Réconfort
Par ailleurs, pour s'impliquer dans la protection des espèces animales en danger, elle s'est récemment associée avec une ONG, la Société pour la Conservation de la Faune. «Nous voulons montrer que les sociétés de confiserie se sentent tout autant concernées et transmettent le message: “mangez sainement, bougez”», dit Evelyn Chan, directeur adjoint des ventes. Les ventes de la confiserie et du chocolat ne cessent de grimper depuis des années, atteignant les 29,1 milliards de dollars l'année dernière pour les seuls Etats-Unis.
«Les sucreries et le chocolat sont des péchés mignons, les gens y ont recours pour se sentir mieux», explique Susan Smith, l'une des responsables de l’Association nationale des confiseurs. «Donc, si les gens n'ont pas les moyens de s'offrir une nouvelle maison ou une nouvelle voiture, il y aura toujours une nouvelle friandise pour les réconforter».