Les comptes d’exploitation des PME de la volaille sont fragilisés
Il y a un an, les comptes des petits volaillers faisaient plutôt bonne figure. Les grossistes et détaillants traditionnels étaient prêts à payer le prix de produits locaux ou haut de gamme ; les supermarchés se réapprovisionnaient volontiers auprès d’eux. L’optimisme régnait presque au Cnadev (Comité national des abattoirs et ateliers de découpe de volailles, lapins, chevreaux), syndicat de près de 60 PME de la volaille, représentant 10 à 15 % de l’abattage. Depuis l’automne, les prix à la production ont progressé de plus de 15 %, en grande partie à cause des coûts des aliments. Si les volaillers ont bien travaillé à Noël et à Pâques, leurs ventes se tassent déjà. Et le discours du Cnadev, à la veille de son assemblée générale annuelle du 6 mai, a bien changé : « Les comptes d’exploitation sont fortement pénalisés ». Il s’inquiète maintenant « des conséquences à venir sur les emplois et la pérennité des outils ». La plupart de ces sociétés sont « multiproduits », cultivent l’indépendance et la compétition, leurs dirigeants ne sont pas en âge de passer la main, explique le président du Cnadev André Molet. En amont, elles contractent avec des fabricants d’aliments ou négocient avec des organismes de défense des signes officiels de qualité. Leur gros souci est de maintenir des éleveurs en place. Elles ne peuvent se permettre de les pénaliser. Alors que de nouvelles hausses de charges (carburants, emballages, salaires, formations…) se font sentir ou s’annoncent, elles n’auraient passé que 8 à 10 points de hausse. En matière de négociations, « la référence est la grande distribution, où les promotions actuelles, même si elles ont été négociées quatre mois auparavant, nous pénalisent », regrette André Molet.