Les charcutiers dans une situation périlleuse
Les assises de la Fict, mardi 19 juin à Paris, ont mis en lumière la « situation économique préoccupante » des entreprises industrielles de charcuterie et traiteur. Leur marge nette avoisine 1 % en 2011. En dix ans, le prix moyen de la charcuterie (sortie usine) a baissé d’environ 2 %, malgré une inflation générale de 17,6 % dans l’alimentaire sur la même période. Le secteur est pris en étau, avec une flambée des coûts et des difficultés à répercuter ces hausses auprès de la grande distribution. En 2011, le cours du porc a augmenté de 13,1 % et de nombreuses pièces de découpe ont connu une inflation exceptionnelle, allant jusqu’à doubler de valeur pour le gras dur. Une situation mal vécue par les industriels qui jugent nettement insuffisantes les hausses de prix acceptées par les distributeurs. Pour la Fict, ces derniers captent des marges trop importantes, leur Ebitda dépassant 70 centimes par kg, contre 20 centimes pour les industriels. La production du secteur a légèrement diminué en 2011 (- 0,2 % pour la charcuterie salaison), essentiellement dans les pâtés (- 9 %), mais avec une bonne résistance du jambon cuit (+ 1 %). La consommation a plutôt résisté (+ 0,9 % en volume, + 2,9 % en valeur). Toutefois, une hausse sensible des importations de charcuterie est signalée, particulièrement d’origine italienne et espagnole.