Les Arnavaux menacés par une bretelle d’autoroute
La parution dans la presse du projet de tracé de la L2 Nord de Marseille, destiné au raccordement de deux autoroutes et qui empiète sur le Min des Arnavaux, a provoqué la colère des usagers du marché. Le syndicat des grossistes, fortement mobilisé, a organisé la semaine dernière une conférence de presse pour médiatiser et dénoncer ce que son président Gérard Cohen, dénomme « une gabegie ». « Nous regrettons que des décisions aient été prises sans concertation avec les principaux intéressés, explique-t-il. C’est à croire que nos élus font du clientélisme, au détriment de la vie économique. C’est une véritable gabegie qui est envisagée. Alors que les grossistes et la Somimar ont investi dans l’aménagement et la rénovation des bâtiments, du jour au lendemain, il faut tout démolir. Je crois à l’avenir de la profession de grossistes/importateurs. Mais à ce prix, c’est la condamner et condamner également tout le commerce de détail marseillais. »
La déchetterie détruite
Le projet prévoit en effet une emprise de 40 m de large sur 1 km de long, qui obligerait à l’horizon 2011, la destruction d’un bâtiment abritant une dizaine d’entreprises. « Cela représente une perte de 30 % superficie brute, déclare Jean François Gra, directeur général de la Somimar. Mais en raison des infrastructures qui devront être revues, ce sont près de 50 % de la superficie du Min qui devraient disparaître. Du fait que nous ne disposons pas de réserves foncières, c’est la condamnation du Min qui est annoncée par ce projet. Par ailleurs, ce projet implique également la destruction de la déchetterie. Il est impensable de songer à fonctionner sans cet outil au risque de courir à de sérieux problèmes sanitaires. Tout ce qui est proposé relève de l’à peu près et de l’ubuesque. Au motif de désengorger la ville, on tue des professions et un outil qui fonctionne bien autant dans son rôle économique que social. »
La solution prônée par les usagers du Min, serait l’enfouissement de la L2 « une solution réalisable et qui ne casserait rien » qui avait été envisagée en 2002. Mais le problème est que la Somimar n’a plus de gouvernance depuis quatre mois. Son président doit en effet être élu par la Communauté Urbaine de Marseille. Mais pour l’heure, les luttes intestines droite/gauche prévalent sur l’avenir du Min. D’où la difficulté des usagers à faire entendre leur voix et à se défendre.