Les accords bilatéraux prolifèrent
Le groupe d’experts à l’OMC, présidé par Sutherland ex-OMC et actuel Commissaire européen, a publié au début de cette année son rapport sur l’avenir de l’Organisation Mondiale du Commerce. Celui-ci souligne la multiplicité dans le monde des accords commerciaux du type zone de libre échange ou union douanière. Chacune a ses règles et ses tarifs, et plus personne ne peut en avoir une vue d’ensemble. En juin 2005, pas moins de 300 accords étaient déclarés à l’OMC, dont 168 déjà en application. Cette multiplicité des accords bilatéraux recèle deux dangers, selon les experts. Elle crée d’une part un système incontrôlable d’accès aux marchés qui, malgré une diminution des tarifs douaniers, segmente les marchés et augmente les coûts d’accès. Elle mine par ailleurs le multilatéralisme qui est, à travers la clause de la nation la plus favorisée, la base principale des adhésions à l’OMC. Les zones de libre échange et les unions douanières ne se restreignent d’ailleurs plus à des espaces régionaux, mais s’étendent à des continents (Asean, Mercosur, Nafta, UE 25 etc.). Il n’y a plus guère que Taiwan et la Mongolie à ne pas faire partie d’un accord commercial régional. L’UE ne commerce plus qu’avec 11 Etats en appliquant les tarifs multilatéraux décidés à l’OMC. Parmi eux : les USA, le Canada, l’Australie et le Japon. Tous les autres membres de l’OMC bénéficient de clauses particulières. L’UE a déclaré 21 accords à l’OMC et 10 sont en négociation. La rencontre ministérielle OMC à Hongkong en fin d’année aura donc du pain sur la planche !