Les abattoirs de la Manche (AIM) relancent les investissements
Les investissements reprennent aux Abattoirs industriels de la Manche (AIM), après une pause liée au changement d’actionnaires. Un programme de 7,6 millions d’euros est lancé sur le site de Sainte Cécile. « Cela concrétise notre souhait de bâtir une filière », déclare Jean-Pierre Vincent, directeur du groupement de producteurs Cap 50, aux commandes des AIM depuis le retrait de Sanders et des frères Pien, fin 2003. L’outil, dédié à l’activité porcine, évoluera vers la découpe de deuxième niveau. Le projet fait partie d’un second volet d’investissements, après celui de 4 M EUR, achevé fin 2004 à l’abattoir bovin d’Antrain.
Sainte Cécile (15 000 porcs par semaine) a inauguré la semaine dernière sa nouvelle plate-forme de 1 300 m2, consacrée au négoce de produits de salaisons. L’activité fonctionnait auparavant au sous-sol de l’établissement. D’autres projets sont en cours. Parmi eux figurent trois tunnels de congélation, de 15 tonnes par jour chacun, et une zone de stockage de 700 tonnes. L’atelier de découpe doit être réorganisé, afin de s’orienter vers davantage de produits désossés ou élaborés. Cet aménagement constituerait une première étape, avant de bâtir une nouvelle salle d’ici à deux ou trois ans.
Concernant la boyauderie, un développement de la transformation est programmé, pour faire face à la baisse progressive des débouchés en « vert » (produits bruts). Une informatisation du groupe est également prévue. L’ensemble du programme est à terminer avant la fin de l’année. Son financement repose sur des aides Feoga, en complément de prêts bancaires d’un montant de 5,6 M EUR. Le chantier de l’abattoir d’Antrain (10 000 à 12 000 tonnes de bœuf, veau et mouton) est quant à lui terminé. Des installations de froid ont été créées, d’autres travaux ont concerné la bouverie et la boyauderie. Les AIM possèdent aussi une activité aux abattoirs de la Courtonnaise (5 000 tonnes de bœuf, veau et mouton), à Nogent le Rotrou (Eure-et-Loir).
Développement en GMS
En parallèle à ces investissements, le groupe souhaite se développer en grande distribution, où il est actuellement peu présent. « Un commercial spécialisé GMS doit être recruté, précise Jean-Pierre Vincent. On ne se bat plus contre les distributeurs, on cherche à se faire référencer. Cela nécessite un changement d’homme ». Aujourd’hui, le seul référencement en bœuf est chez Carrefour et Cora. Il s’agit d’aller plus loin. En porc aussi, grâce à davantage de découpe et d’élaboration des produits. L’objectif est d’aboutir à une répartition de l’activité d’un tiers en GMS, un tiers en industrie et export, un tiers en marché local. Pour l’heure, ce dernier créneau représente 30 à 35 % du CA. Il comprend la distribution de viande - la cheville concerne des artisans bouchers et charcutiers dans une zone s’étendant de la Seine à une moitié de la Bretagne et aux Pays de la Loire-et le négoce de salaisons. Celles-ci sont des fabrications extérieures, notamment les salades composées, mais aussi des AIM, avec des produits de saucisserie et des piécés.