Aller au contenu principal

L’encadrement des « produits fermiers » laisse à désirer

Vacanciers français et touristes étrangers plébiscitent les produits achetés à la ferme. A tel point qu’une certaine concurrence s’installe avec les commerces locaux.  

Le long des routes ou lors des visites de villages, il n’est pas rare de croiser un panneau annonçant la vente de produits fermiers. Vendus directement par l’exploitant agricole aux particuliers, ils bénéficient d’un statut difficile à définir, qui bute sur l’utilisation même du terme « fermier». Selon la Direction Générale de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), il n’existe pas de cadre précis régissant son utilisation. En cas de tromperie observée sur la nature des produits, il revient aux tribunaux de juger la pertinence du terme employé, d’après le code du commerce.

Un flou juridique confirmé par Constance Bigourdan, de l’APCA (Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture). « Il existe un projet de décret pour réglementer l’utilisation du terme fermier, mais son application n’est pas à l’ordre du jour ». Pour son réseau « Bienvenue à la Ferme », qui regroupe plus de 4 000 adhérents autour de trois thèmes (fermes pédagogiques, hébergement et gastronomie), l’APCA a simplement édicté des recommandations. L’adjectif « fermier » ne s’applique ainsi qu’aux produits élaborés et transformés sur l’exploitation où ils sont vendus. Les exigences sont en revanche identiques aux denrées de grande consommation en termes d’affichage des prix et de normes sanitaires : les produits de la ferme à la disposition du public doivent être en règle avec les standards établis.

Une fois ces conditions remplies, les exploitants peuvent proposer leurs produits locaux au public, attiré par une authenticité et un savoir faire retrouvé. Plébiscités par le public, les charcuteries et les fromages frais sont les best-sellers des produits fermiers, qui, à plus petite échelle révèlent la diversité des terroirs (cidre et poiré en Normandie, miel vendéen, etc.).

Attention à la « vente sauvage »

Si les exploitants agricoles bénéficient d’une petite latitude sur la dénomination de leurs produits, ils doivent néanmoins respecter le code du commerce. L’exploitant a bien entendu la possibilité de commercialiser ses produits chez lui, mais s’il le fait au bord d’une route, il devra en demander l’autorisation (à la commune pour une route communale, et à l’Etat pour une nationale). Un rappel à l’ordre que la DGCCRF évoque sous le terme de « paracommercialisme» ou de « ventes sauvages», de telles autorisations étant nécessaires pour éviter la concurrence déloyale.

Les seules informations disponibles auprès de la Direction Générale des Impôts, peu prolixe sur le sujet, concernent le taux de TVA applicable à la vente directe de produits de la ferme, taxés à 5,5 %. Et encore, cette taxation n’a pas lieu si cette activité n’est qu’annexe, l’exploitant bénéficiant alors d’une franchise de TVA. Un simple fromage acheté de la main à la main à la ferme obéit ainsi à une large palette de contraintes réglementaires. Le goût de l’authenticité n’autorise pas tout.

Les plus lus

usine de transformation du lait
Face à la baisse de la collecte, l’industrie laitière doit être « proactive », enjoint la Rabobank

Dans son dernier rapport, la Rabobank estime que la collecte laitière de l’UE pourrait baisser rapidement et incite les…

un graphique avec une courbe à la hausse, sur fond de grains de blé
L'Algérie et la sécheresse en Russie font monter les prix du blé tendre

Comment ont évolué les prix des céréales ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le petit Meunier vous…

Xi Jinping et Emmanuel Macron
Chine : trois accords signés pour l’exportation agroalimentaire

La visite du président chinois à Paris a été l’occasion de la signature d’accords et de l’homologation de protocoles…

Volailles Label rouge, des mises en place toujours en baisse

Les mises en place de volailles Label rouge continuent de reculer au premier trimestre 2024.

« On ne s’en sort plus ! » le cri d’alarme des PME et ETI face aux complexités d’Egalim

La Feef, Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France, qui rassemble PME et ETI appelle à un choc de simplification…

pistolet matador en abattoir
Comment ont évolué les abattages d'animaux de boucherie au premier trimestre ?

Les abattages de bovins et de porcins ont reculé au premier trimestre par rapport à la moyenne de la même période de 2019 à…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 704€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio