L’élevage d’ormeaux va démarrer en Bretagne
France Haliotis (Plouguerneau, Finistère) mettra sur le marché, dans les prochains mois, ses premiers naissains d’ormeaux à destination de conchyliculteurs à la recherche de produits de diversification qui conduiront les juvéniles à leur taille de commercialisation.
Les deux jeunes ingénieurs agronomes à l’origine de la création de la société ont engagé, à ce jour, 500 000 euros dans leur projet. Bureaux, ateliers, écloserie s’étendent à Plouguerneau, dans le Nord du Finistère où les ormeaux abondent à l’état sauvage.
Ils prévoient d’investir encore 300 000 euros d’ici à 2006 pour créer un élevage qui servira de vitrine de leur savoir-faire et permettra à des conchyliculteurs de se lancer dans l’aventure de l’ormeau d’élevage. Jusqu’à présent, en effet, la France ne connaissait pas l’ormeau d’élevage, mais uniquement de pêche.
L’ormeau se ramasse parfois à pied, à basse mer et dans des zones peu accessibles, plus souvent par des pêcheurs professionnels, plongeurs bouteille disposant d’une licence délivrée au compte-gouttes par les affaires maritimes.
Selon Guirec Rollando, co-associé de France Haliotis, « il se pêche en Bretagne autour de 70 tonnes d’ormeaux par an». Ce qui contribue à la cherté du produit, commercialisé vers le public entre 40 et 60 euros du kilo.
Des références de l’élevage d’ormeaux sont déjà disponibles. L’Australie et l’Afrique du Sud élèvent le coquillage univalve depuis plusieurs années . D’autres projets seraient prêts de voir le jour en Europe, en Irlande et en Espagne notamment, précise M. Rollando.
France Haliotis se positionne donc comme la première pierre d’une filière française organisée de l’ormeau. La société a pris langue avec des conchyliculteurs, principalement de Bretagne. Les deux associés restent très discrets sur les prévisions de vente.