Légumes : la réforme des OP fait débat en Bretagne
Le projet de réforme de la gouvernance des offices et interprofessions, lancé en septembre dernier pour les mettre en conformité avec la future politique agricole commune, rencontre quelques difficultés d’application en Bretagne dans le secteur des fruits et légumes. Le Cerafel, comité de bassin a récemment pris position pour devenir « une association d’organisations de producteurs « multi-produits » territoriale rassemblant un maximum d’OP en Bretagne ». Une sorte de Cerafel bis, en quelque sorte.
Ce choix « est en conformité avec le règlement communautaire, bien qu’il ne soit pas explicitement catalogué dans les propositions du ministère », souligne le Cerafel. En revanche au plan national, la plupart des régions légumières semblent opter pour des associations d’organisations de producteurs (OP) nationales par produit. Dès lors qu’elles représenteront 60 % d’une production à l’échelle hexagonale, ces AOP auront les capacités, en théorie, à capter de l’argent et développer recherches et expérimentation pour l’ensemble de leur filière. La grande majorité des OP bretonnes s’oppose à ce projet de gouvernance.
Une organisation inadaptée à la Bretagne ?
Il leur paraît tout simplement inadapté à la Bretagne où la quasi-totalité des 2 500 à 3 000 légumiers bretons adhère à des OP qui financent une organisation économique capable d’anticiper bosses et trous de marché avec différents leviers : marketing (marque « Prince de Bretagne »), retrait, surgélation. Seulement, cette position de principe n’est pas partagée par les OP « tomates » (Savéol, Solarenn, Tom West) qui ont développé une identité commerciale propre. Leur poids n’est pas anodin : environ la moitié des 180 000 t de tomates produites en 2007. Le 18 juin prochain, les légumiers bretons sauront qui sort du giron du Cerafel. Lors d’une assemblée générale extraordinaire, leurs OP se prononceront sur les nouveaux statuts du comité Au niveau national, les premières AOP pourront être reconnues par les pouvoirs publics le 10 juillet. Cette mission est confiée à la Commission nationale technique, déjà en charge de la reconnaissance des OP.