Le vin, un produit qui s’échange de plus en plus
«Le vin voyage de plus en plus, il est donc très important d’avoir des règles communes », a déclaré hier à Paris Federico Castellucci, directeur général de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) lors du bilan annuel de la conjoncture vitivinicole mondiale. Après un mouvement de repli en 2000, les échanges mondiaux vitivinicoles progressent depuis 2001 et se sont accéléré en 2007 (+8,4%) pour atteindre 91,3 millions d’hectolitres, soit 38 % de la consommation mondiale. Les cinq premiers exportateurs de l’Union européenne (l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie, et le Portugal) ne sont plus à l’origine que de 62 % de ces échanges (contre trois quarts encore en 1995).
Les Etats-Unis et l’Hémisphère Sud représentent, en 2007, 28 % de part de marché (contre 8 %). Et cette situation n’est pas prête de changer au vu des évolutions des vignobles du vieux continent et du nouveau Monde. « Sur la dernière période (de 2000 à 2007) l’Union européenne à 15 a perdu de l’ordre de 40 000 ha par an », souligne Federico Castellucci. Pendant ce temps-là, les surfaces plantées en vigne continuent à progresser en Argentine (+3% en 2007), au Brésil (+6,4%), en Nouvelle-Zélande (+11%)… Si 2007 a connu une production assez faible surtout en Europe (-11 % pour l’UE à 15), des signes de reprise sont attendus en 2008 dans la zone hors Union européenne.
Le Brésil, un des futurs grands
Le Brésil a réalisé un bond de production de 30 % l’an dernier et la direction générale de l’OIV estime que ce pays « sera un des futurs protagonistes du milieu vitivinicole mondial ». L’Australie, qui a rencontré des difficultés l’an passé, du fait de la sécheresse (avec une baisse de 67 % de la production), devrait retrouver un niveau de production supérieur à 11 M hl en 2008. Cette hausse de la production ne devrait pas déstabiliser l’équilibre offre/demande qui s’est établi l’an passé à 26,1 M hl. La consommation continue de fléchir en France (-834 000 hl en 2007), en Espagne (-243 000 hl), en Italie (-432 000 hl), mais l’OIV signale une tendance positive continue aux Etats-Unis (+600 000 hl), en Australie (+107 000 hl) et une reprise au Royaume-Uni (+400 000 hl) et en Allemagne (+330 000 hl). « L’Inde et la Chine ont déjà influencé le marché au niveau de la consommation », a souligné hier Federico Castellucci. « En Italie et en France, la baisse de la consommation va se poursuivre, mais on peut travailler sur de nouveaux consommateurs intéressés par un vin simple mais pas simpliste », a-t-il ajouté.