Le vin, un produit jugé «à risques», qui «s'embourgeoise» en France
Le vin serait tombé de son piédestal en France. De plus en plus perçu comme une boisson alcoolisée, il serait considéré comme un «produit à risques» pour la santé, selon une étude publiée mercredi par le Credoc. Avec la montée des préoccupations de santé dans l'alimentation, le vin est considéré par 51% des Français comme le deuxième produit présentant des risques pour la santé, derrière la charcuterie (71%), selon l'étude réalisée en 2007-2008. La prise de conscience a été «spectaculaire» puisqu'en 2003, seulement 26% des Français le jugeait comme un produit risqué. Hier symbole de l'identité gastronomique française, le vin est désormais considéré comme un produit alcoolisé comme les autres. Ce changement de perception doit beaucoup aux politiques de sécurité et santé publiques comme les contrôles de vitesse ou encore la mise en garde des femmes enceintes. Le vin n'apparaît plus comme un produit alimentaire nécessaire. Alors qu'au début du 20 e siècle les ouvriers se voyaient affecter une quantité journalière de vin par le patron et que dans les années 1960 la consommation était encore quotidienne, le vin est désormais un produit secondaire. Il s'est ainsi «embourgeoisé», souligne l'étude. En 2007, 61% des cadres et professions libérales consommaient régulièrement du vin, contre seulement 40% des employés et 46% des ouvriers. Autre fait notable, le milieu s'est féminisé : les femmes sont de plus en plus nombreuses dans la filière. Elles représentent aussi 45% de la consommation. En grande distribution, 78% des vins sont achetés par elles. Or les femmes cherchent des vins plus légers, de préférence des vins blancs, consommés le plus souvent en apéritif ou de manière festive.