Le tourisme rural peut encore mieux faire
Avec le soutien du ministère de l’Agriculture et de la Pêche (MAP), le groupe Monde Rural a récemment dressé un état des lieux assez précis du tourisme rural. Le tourisme, première activité économique mondiale selon l’OMT (organisation mondiale du tourisme) représente 6,4 % du PIB en France, soit un CA de 100 milliards d’euros dont 20 milliards d’euros enregistrés sur l’espace rural. La campagne attire essentiellement des touristes français (75 % dont 32 % de franciliens), les étrangers ne représentant que le quart des visiteurs, provenant à 69 % de quatre pays européens (Royaume-Uni, Allemagne, Belgique et Pays-Bas). Piloté par le ministère du Tourisme, le tourisme rural reste largement géré par les collectivités locales et bénéficie de peu d’investissement de la part de l’État avec seulement 20 % des dépenses nationales touristiques. L’action de l’État se concentre sur le plan Qualité France, pour une meilleure visibilité des professionnels qui offrent des prestations de qualité, et ainsi attirer les investisseurs.
Seuls freins à cet essor : un manque d’informations, de formation des élus locaux et de professionnalisation des autres acteurs. Les différents acteurs du tourisme rural doivent aussi répondre aux besoins spécifiques d’une clientèle diversifiée.
Des hôtels quatre étoiles en hausse de 45 %
« Les caractéristiques de la demande se divisent en 3 clientèles », analyse Marie-Laurence Madinier, sous-directrice de l’environnement et de la ruralité au ministère de l’agriculture. La clientèle dite du « retour au pays » a conservé des liens ou des biens matériels sur les lieux de leurs « racines campagnardes » et pratique un tourisme non marchand. Une clientèle du « tourisme social et associatif » est arrivée avec le fort développement des villages de vacances et centres d’accueil mis en place autour des années 60 et 70. Une clientèle des « amateurs de campagne », plus récente et plus tendance « zapping », croît régulièrement et s’avère consommatrice de l’ensemble des prestations disponibles. Une tentative de fidélisation de ces consommateurs avec de nouvelles offres se met en place afin de concilier la qualité de vie en milieu rural et la diversification de l’économie, tout en proposant du haut de gamme pour les touristes plus aisés. L’espace des quatre étoiles enregistre la plus forte hausse avec une augmentation de 45 %.