Le tourisme ne sera pas épargné par la crise
La crise financière s’est déjà fait sentir sur le ralentissement des exportations de vins et spiritueux depuis la rentrée sur des destinations comme les Etats-Unis. L’activité touristique en France pourrait être la prochaine victime. Pour l’instant, elle semble « relativement épargnée par la crise économique » mais les vacanciers pourraient moins partir et moins dépenser pour leurs voyages en 2009, selon un bilan présenté la semaine dernière par le secrétaire d’État chargé du Tourisme Hervé Novelli.
Les activités touristiques ont progressé de 0,2 % en juillet, de 0,4 % en août mais ont reculé de 0,8 % en septembre, selon ce bilan qui note que l’été 2007 était « bon ». La fréquentation hôtelière a souffert, reculant de 1 % pendant l’été et de 2 % sur le seul mois d’août. Et en juillet-août, seuls les établissements bas de gamme (1 étoile) ont vu leur taux d’occupation augmenter. Pendant ces deux mois, les hôtels ont notamment pâti de la désaffection des Japonais (-17 %) et des Américains (-20,9 %), un recul amorcé « depuis le début de l’année » et attribué à une parité « défavorable » euro-dollar.
S’agissant de la baisse de septembre, elle est à mettre en perspective avec septembre 2007 qui avait été dopé par la coupe du monde de rugby et une météo favorable. Les vacances de la Toussaint « se présentent bien », est-il encore indiqué. « Beaucoup de voyages ont été réservés avant le déclenchement de la crise financière et très peu ont été annulés ensuite », est-il précisé.
Les restaurateurs ont moins le moral
De fait, l’avenir ne s’annonce pas totalement radieux. Les perspectives de réservations à six mois sont qualifiées de « défavorables » par les professionnels, selon le baromètre Sofres, qui note que la confiance des restaurateurs « continue de s’effriter ». La crise va également « durement » toucher le tourisme d’affaires, les entreprises anticipant les difficultés à venir, affirme le ministère. « Il y a des inquiétudes et il est évident que les défaillances d’entreprises ne vont pas épargner le secteur », a également admis Hervé Novelli.