Le Syndigel en lutte contre taxes et CVO
LM : Vendredi dernier, vous avez consacré votre AG à la responsabilité des entreprises «pour une chaîne du froid durable». Une forme de réponse aux attaques dont vos adhérents font l'objet depuis le Grenelle de l'environnement ?
Danièle Lo Stimolo : Par cette journée, nous avons voulu sensibiliser nos entreprises, leur montrer que la démarche environnementale devait être engagée et que des solutions d'amélioration étaient possibles comme les énergies renouvelables dans les chambres froides. Notre assemblée a reçu la labellisation «semaine du développement durable» du ministère de l'Ecologie. En parallèle, nous avons déjà engagé avec nos collègues industriels (ndlr : syndicats de fabricants de surgelés et de glaces), l'Adepale, le SNCE et l'union des transporteurs frigorifiques, un bilan de l'empreinte carbone de nos produits et activités. On nous dit que nous sommes les mauvais citoyens. Nous voulons faire le point sur ce que pèsent réellement nos produits et nos technologies pour donner des outils à nos entreprises et répondre aux critiques. Très souvent c'est l'aliment qui pèse dans le bilan carbone.
LM : Autre sujet important pour le Syndigel : les interprofessions agricoles et votre souhait de rester en dehors de leur périmètre. Ou en êtes-vous de vos actions juridiques ?
D. LS : Nous avons eu un premier rejet de la part du Conseil d'Etat sur notre recours contre l'extension de l'accord Interbev relatif à la répercussion du coût des tests ESB. Dix jours avant notre assemblée générale, deux autres recours sur les CVO Interbev et Inaporc ont également été rejetés. On attend les décisions. Nous avons maintenant la preuve que les pouvoirs publics français ont une vision extrêmement élargie du fonctionnement des interprofessions. Ce n'est pas compatible avec la conception d'adhésion volontaire et présente le risque de toucher au droit à la concurrence. Sur cette base, nous préparons une action à Bruxelles.
LM : A Bruxelles, vous allez aussi, en lien avec la FCD, contester l’écotaxe imposée depuis le 1 er janvier 2008 sur la vente des produits de la mer. Il s’agit d’un combat prioritaire pour vos adhérents ?
D. LS : Nous allons déposer une plainte cette semaine à la Commission européenne. Notre avocate a le mandat d’accord sur le texte. Après la taxe sur les viandes (dont un certain nombre de remboursements sont encore en balance) qui avait coûté cher à nos entreprises et à nos clients, cette taxe est emblématique de ce qu’il ne faut pas faire. Elle n’est pas acceptable au niveau communautaire. On nous dit avec le PNNS qu’il faut pousser à manger du poisson et on renchérit le poisson pour aider les pêcheurs à payer leur fioul. Et cette taxe a été votée dans la précipitation.
LM : Autre dossier sensible : le titre de maître restaurateurs fait la part belle aux produits frais. Il semble que votre filière ait réussi à faire entendre sa voix sur ce dossier ?
D. LS : La DGCCRF a reconnu qu’il y avait un problème. Nous n’avons toutefois pas encore réussi à obtenir un consensus clair de la part de la direction du commerce. On attend de voir… On ne peut pas se permettre de continuer en France à mettre des règles qui correspondent à des désirs.
(1) Via les interventions de Didier Coulomb, président de l’Institut international du froid, Sylvain Lambert, codirecteur développement durable de PriceWaterhouse Coopers et Gérald Cavalier, directeur de Cémafroid.