Le surgelé épargné par le coup de froid sur la consommation
En 2004, avec 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires et une progression de 0,8 % en valeur et de 1,4 % en volume, les surgelés ont fait beaucoup mieux que l’ensemble des produits de grande consommation et du frais libre-service qui a reculé pour la première fois depuis des décennies (de 0,3 % en volume et de 1,1 % en valeur). Pas étonnant lorsque l’on sait que pour la consommation à domicile Sur 2 Mt de surgelés consommés en France 970 000 t le sont à domicile et 1,05 Mt hors domicile. Entre 2003 et 2004, la progression a été de 1,4 % en vol. et 0,6 % en val. à domicile et de 2 % en vol. et 1 % en val. pour le hors domicile.les surgelés ne sont achetés qu’à 50 % en grandes surfaces, le reste se répartissant entre le home service (21 %), les freezers centers (15 %) et le hard-discount (12 %). Alors que les ventes en surgelés ont reculé de 3 % l’an passé en GMS, elles ont progressé de 5 % en hard discount, de 8 % en freezers centers et de 2 % en home service.
« Le succès de ces circuits doit donner matière à réflexion pour les autres », a hier lancé Eric Seynave, président du syndicat national des fabricants de produits surgelés, en introduction de la 9e journée Grand Froid, grand-messe annuelle du secteur. Comme tous les ans, le responsable syndical a pointé du doigt le manque de visibilité en GMS et « les soucis de maintenance qui posent de vrais problèmes de qualité sur les surgelés». Du côté des industriels dont le dynamisme ne se dément pas (12 % d’innovation et 58,3 M Eur investis en publicité en 2004), des marges de progrès restent à exploiter du côté des seniors sous-consommateurs de surgelés.
Percée des glaces allégées
Pour les fabricants de glace, à l’inverse ce sont les jeunes adultes qui méritent davantage d’attention. Le secteur se porte moins bien que les surgelés et n’a pas profité de la canicule 2003 pour fidéliser de nouveaux clients. En 2004, la consommation a reculé de 9 % pour retomber au niveau de 2002 avec 1,708 Md Eur, malgré la hausse des efforts publicitaires (+8,7 M Eur à 38,7 M Eur). Bonne nouvelle toutefois : l’année a été marquée par la percée des glaces allégées achetées par plus de 2 millions de foyers. L’allégé représente désormais 2 % du chiffre d’affaires du rayon glace en GMS, ce qui est encore très peu comparativement aux 25 % du rayon yaourt. Autre levier de croissance pour les glaciers, la restauration hors domicile ne représente que 31 % du marché en volume (avec 113 Ml pour un CA de 658 M Eur). « Deux tiers des gens qui déjeunent au restaurant ne prennent pas de dessert : promouvoir les glaces dans la restauration est important. Il faut s’assurer que le travail des serveurs est bien fait », a fait remarquer Jean-Marc Tillard, président du syndicat des fabricants industriels de glaces, sorbets et crèmes glacées. Du côté de la grande distribution, comme en surgelés, les fabricants se plaignent d’un manque d’attractivité du rayon. La bête noire des industriels reste le taux de rupture chiffré à 13,6 % en 2004, l’un des plus forts niveaux d’Europe. « C’est étonnant à une époque où chacun cherche du chiffre d’affaires additionnel », a lâché M. Tillard à l’adresse de la distribution.