Le Sud-Ouest tire un lourd bilan de l’été 2005
L’année 2005 s’inscrira désormais, dans un grand quart Sud-Ouest de la France comme une triste année de référence. Malgré le passage d’orages venus distribuer quelques millimètres insuffisants, sauf au pied des Pyrénées, la situation globale des cultures dans la région est inquiétante, surtout lorsque l’irrigation faisait défaut. Ainsi, en Lot-et-Garonne, département le plus touché d’Aquitaine, quelques milliers d’hectares de maïs cultivés en sec ont tout juste eu le temps de fleurir avant de sécher sur pied ; les rendements seront amputés dans les parcelles arrivées à court d’eau au milieu de la saison, seules les parcelles irriguées jusque mi-août pouvant encore prétendre à une bonne année. Pour les tournesols, dont la récolte arrive à moitié ces jours-ci, les rendements seront inférieurs à la moyenne. Les cultures d’hiver, récoltées en début d’été ont été très hétérogènes, en blé notamment, et la moyenne départementale du Lot-et-Garonne a beau atteindre un niveau historique, autour de 68 quintaux à l’hectare, les disparités sont très importantes dans la région. Seul le colza semble avoir tiré parti de l’hiver pour atteindre une moyenne régionale exceptionnelle à 30 qx environ, une première. Mais, alors que tout est joué ou presque, ce n’est pas tant la question des rendements qui préoccupe que celle des cours. Les blés sont calés à bas prix depuis le début de l’été, 106 e départ Lot-et-Garonne, 110 dans le sud du Gers et le maïs ne fera pas mieux. La principale raison de cette morosité réside dans l’absence des Espagnols, moteurs du marché régional. Confrontés à la sécheresse, nos voisins se sont couverts avec des importations de la mer Noire notamment et rechignent à venir au nord pour s’approvisionner en céréales. L’application des règlements européens dans le transport a réduit le rayon d’action des transporteurs qui ne peuvent plus, comme par le passé, effectuer une rotation dans la journée. Face à ces incertitudes, les producteurs de céréales du sud-ouest risquent de faire évoluer leur assolement. La demande est très forte pour les semis de colzas qui débutent, le maïs, quant à lui, subira un nouvel effritement après avoir perdu entre 5 et 20 % cette année selon les régions.