Le Space dans les turbulences de l’Agriculture
Le Space 2007 va, une fois encore, affirmer sa vocation internationale en tant que grand salon européen de l’élevage puisque l’on y trouvera 207 exposants directs internationaux, dont une très forte représentation de l’Allemagne (38 exposants), des Pays-Bas (33 exposants), de l’Italie (24), de la Belgique (23), mais aussi d’origine extra-communautaire dont une importante participation des Etats-Unis avec 20 exposants directs. Cette vocation internationale, le Space la défend avec succès face à d’autres manifestations européennes similaires ou proches, comme Eurotir, Viv Europe ou Expo Aviga à Barcelone. Ces manifestations sollicitent les exposants internationaux potentiels, dont la plupart sont obligés pour des raisons de coût de choisir entre l’une ou l’autre. Ce qui renforce la satisfaction des responsables du Space de voir augmenter les participations étrangères à leur manifestation. Ils comptent sur un public de professionnels, de l’ordre de 100 000 visiteurs, attirés par l’exposition proprement dite, mais aussi par son environnement dynamique. Par exemple les présentations d’animaux (la Brune des Alpes et la Blonde d’Aquitaine en vedette cette année), les Innov’Space, la plate-forme « recherche et développement » consacrée à « la ferme numérique » et les différents colloques et conférences parmi lesquels le Forum franco-russe qui accueillera plus de 100 chefs d’entreprises et d’investisseurs russes.
L’abandon de la gestion des marchés agricoles
Cette 22 e édition coïncide avec la prise de la présidence de l’UE par la France. L’an dernier, Nicolas Sarkozy, inaugurant le salon, y avait tracé les grandes lignes de sa conception de la PAC et tout particulièrement le respect de la préférence communautaire. Jean-Michel Lemétayer souhaite que le président de l’UE pendant 6 mois n’oublie pas cet engagement. Autre coïncidence, le jour même où J-M Lemétayer présentait le prochain Salon, les propositions de la Commission dans le cadre du « bilan de santé de la PAC » étaient divulguées. Le président du salon, s’exprimant alors comme président de la FNSEA, déclarait : « Le bilan de santé finit la boucle de l’abandon de la gestion des marchés amorcée en 2003. C’est la logique que nous avons toujours combattue. Un jour nous regretterons de ne pas avoir mis en place une politique plus réactive aux marchés ». Avant d’encourager l’Europe à s’inspirer des Américains « qui ne désarment pas en matière d’agriculture ». Inquiétude d’autant plus légitime que ce 22 e Space va se dérouler dans un climat d’agitation des marchés des matières premières agricoles qui devrait plus pousser Bruxelles à préserver l’organisation des marchés qu’à la saborder.