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Le sorgho va-t-il transformer l’essai réussi de 2007-2008 ?

L’exceptionnelle conjoncture de la précédente campagne a permis de mettre à nouveau en lumière les qualités de cette céréale trop méconnue. Premières perspectives pour la campagne en cours.

Le sorgho a connu un grand moment de gloire durant la campagne 2007-2008. La faible récolte céréalière européenne et la hausse fulgurante des prix, notamment du maïs, a suscité un recours exceptionnel des fabricants d’aliments du bétail de l’UE et des utilisateurs de céréales en général, à l’importation. Le sorgho est alors sorti de sa discrétion habituelle avec des importations dans l’Union européenne de 5,8 Mt dont 600 000 t en France. Depuis, le sorgho est revenu à une plus juste part dans les approvisionnements des FAB puisqu’à la date du 10 février, après plus de 7 mois de campagne, les certificats d’importation délivrés dans l’UE pour cette céréale n’atteignent que 256 000 tonnes.

Néanmoins, cette crise céréalière de 2007-2008 a permis aux utilisateurs de redécouvrir le potentiel de cette matière première pour leurs fabrications. Le retour à l’abondance de céréales fourragères pour cette campagne mettra-t-il un terme à cet engouement conjoncturel pour le sorgho ou, au contraire, l’exceptionnel bilan 2007-2008 donnera-t-il un nouvel élan à cette production en recul depuis plusieurs années?

Par rapport aux quelque 1,7 million d’hectares consacrés en France au maïs, la sole de sorgho est certes confidentielle : une quarantaine de milliers d’hectares (10 000 de moins qu’en 2007) répartis essentiellement dans trois bassins de production, le Sud-Ouest, le Sud-Est et Poitou-Charente. La production est de 240 000 t en 2008 contre 15 Mt environ, pour le maïs. De quels arguments dispose le sorgho pour se développer dans le schéma céréalier français ? Arvalis Institut du végétal et Pro-Sorgho, association entre cinq sociétés semencières, estiment que ce développement est possible. Sur le plan agronomique il y a d’abord ses exigences réduites en eau, précitées. Sur le plan économique, la rentabilité du sorgho est démontrée en sec et en conditions d’irrigation réduites. La baisse des surfaces, ces dernières années, trouve, entre autres, ses origines dans les difficultés de désherbage. Mais 2008 a vu l’apparition de nouveaux herbicides comme BOA qui devraient réduire ce handicap.

Une gamme de variétés élargie

Enfin, les efforts des semenciers en collaboration avec Arvalis et en partenariat avec l’INRA et Le Cirad, permettent aux producteurs de disposer d’une gamme de variétés élargie, notamment en variétés plus précoces. Quant au débouché, il ne pose pas de problème majeur compte tenu de la modicité de l’offre proposée aux FAB et de la compétitivité du sorgho. Son prix se situe en effet entre 5 et 10 euros/tonne sous celui du maïs et le sorgho est fort bien accepté dans les formulations (jusqu’à 20-30 % dans l’aliment porc et 10-20 % dans les spécialités volaille). L’année 2009 constitue, par ailleurs, un moment favorable à un nouvel élan pour cette culture, compte tenu des difficultés qu’ont rencontrées les semis d’hiver et que vont entraîner des transferts vers le cultures de printemps, dont le sorgho.

Quel objectif peut ambitionner à terme cette culture dont le rôle demeurera surtout la complémentarité du maïs sans vouloir prétendre le concurrencer ? Selon Yvon Parayre, président de la commission sorgho de l’AGPB, le retour aux 100 000 hectares qu’à connu par le passé cette culture constituerait un «fond de commerce» suffisant pour prétendre répondre régulièrement aux besoins d’approvisionnement des utilisateurs et un débouché sûr aux producteurs ; tout en constituant pour les semenciers qui se sont déjà bien impliqués dans ce secteur, une raison de persévérer.

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