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Le SNIV veut « repenser le linéaire viande »

Le syndicat national de l'industrie des viandes (SNIV), qui tient aujourd'hui son assemblée annuelle à Paris, entend tirer au plus vite les leçons de l'enquête CSA/Ofival sur les comportements des consommateurs à l'égard de la viande publiée au printemps dernier. Les personnes interrogées y décrivaient en effet sans détours un linéaire viande « blanc et froid, avec des ruptures fréquentes et ne suscitant pas d'achats d'impulsion ».

« Il est nécessaire de repenser le linéaire viande », confirme Pierre Halliez, le directeur du SNIV. Ce sera là un des thèmes dominants de l'assemblée d'aujourd'hui, au cours de laquelle interviendront notamment des spécialistes du marketing (Xavier Terlet, de XTC) et de la communication (Denis Lerouge, de Comaral). Le directeur du syndicat présidé par Jean-Paul Bigard suggère quelques pistes. « On est en droit de se demander s'il ne faut pas revoir certaines réglementations, notamment concernant l'étiquetage. Tel qu'il est conçu en France, il est complètement déphasé par rapport aux attentes des consommateurs. Du « Gîte de noix » issu d'une « vache née en France », le tout suivi des numéros d'agrément de l'abattoir, en quoi cela donne-t-il envie à des consommateurs d'acheter ? », s'interroge-t-il.

Dans leurs réflexions, les industriels n’éviteront aucune question : la signalétique en rayon, le nombre de références, la gestion des stocks en rayon, mais aussi la segmentation par espèces, que certains jugent aujourd'hui dépassée. « Le positionnement dans les magasins des produits élaborés de viande, dont les ventes ont tendance à progresser, n'est pas épargné par ce questionnement. Faut-il les maintenir au rayon boucherie, ou les rapprocher d'autres rayons plus dynamiques aujourd'hui, comme le rayon traiteur ? Il est nécessaire que les industriels apportent ensemble des réponses à ces questions», argue Pierre Halliez.

Ils seront aidés en cela par une série d'études marketing menées par des sociétés spécialisées et financées par l'interprofession. Celles-ci vont débuter cet automne et permettront d'approfondir les enseignements de l'étude menée par CSA. Les premiers résultats sont attendus pour la mi-2006 et seront débattus au sein d'Interbev.

Le Sniv, qui se veut un laboratoire d'idées au service des industriels, entend également mobiliser ses partenaires de l'amont autour de l'orientation de la production, ce qui explique la présence à l'assemblée de représentants des producteurs. «Nous avons besoin de partager un projet de filière avec notre amont sur l'orientation génétique, sur le poids des carcasses ou sur une meilleure homogénéité de l'offre. En France, on en reste encore trop à une approche spéculative tournée vers l'exportation. La production bovine est devenue partout dans le monde une production industrielle et raisonnée. En France, elle reste très hétérogène», explique Pierre Halliez.

Le SNIV n'est pas pour autant favorable à un afflux massif de produits importés, notamment du Brésil et d'Argentine, en dépit du recul structurel de la production bovine européenne. « Un afflux massif de viandes d'importation serait déstabilisateur, assure Pierre Halliez. On a des moyens techniques de résistance à ces produits. Notre demande, c'est que l'on puisse défendre pied à pied certains niveaux raisonnables d'importation, quitte, pourquoi pas, à classer certains produits de viande bovine en produits sensibles. On a vu ce qu'il est advenu de la production de produits élaborés de volaille en Europe. Il faut faire attention à ce que cela ne nous arrive par avec la viande bovine».

Les adhérents du Sniv représentent un chiffre d'affaire de 6,15 milliards d'euros et un tonnage abattu (bœuf et veau) de 803 000 tonnes pour 19000 salariés. Le poids des produits élaborés est, chez ses adhérents, très élevés : 327 800 tonnes.

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