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Le sel de Guérande est sur la voie de l’IGP

La procédure nationale d'opposition est terminée. Malgré quelques oppositions, le dossier suit son cours. Il constituerait un véritable aboutissement pour nombre de paludiers.

Le parcours tortueux du sel de Guérande vers l’IGP va peut-être bientôt s’achever. Label Rouge en 1991, site classé en 1996, Iso 9001 en 2000 puis IFS, ce produit considéré jusqu’ici comme « non alimentaire » était absent de la liste des produits « igépéables » par la Commission européenne selon le règlement 510 des AOP et IGP. Les paludiers de Guérande, regroupés dans une coopérative ont donc dû prendre leur mal en patience… Mais l’année dernière, leur obstination a fini par payer. Le décret sur « l’alimentarité » du sel marin a été signé le 23 mai 2007 et le produit a été ajouté à la liste des produits « igépéables » à Bruxelles le 17 avril 2008. Plus rien ne s’opposait dès lors à la longue marche du sel marin traditionnel vers la protection communautaire.

Le dossier était mûr depuis déjà longtemps ; il avait été présenté une première fois en 1998 à la Commission mixte qui avait donné un avis favorable. Le dossier est porté par l’ODG Aprosela (Association pour la Promotion du Sel Artisanal) qui regroupe les paludiers de Guérande et les sauniers de l’Île de Ré. Aujourd’hui, seul le sel de Guérande fait la demande de protection en IGP, les paludiers de l’île de Ré n’étant pas encore tout à fait prêts.

« Une juste récompense de nos efforts »

« L’aboutissement de cette demande d’IGP sera une juste récompense des efforts consentis depuis 20 ans par les sociétaires de la coopérative des Salines de Guérande pour renforcer la notoriété de leur sel, » souligne Charles Perraud, paludier et ancien directeur de cette coopérative qui regroupe les deux-tiers de la profession, le tiers restant préférant rester indépendant, c’est-à-dire commercialiser le sel via le négoce traditionnel.

Le dossier d’IGP impose le tamisage, opération qui permet d’éliminer les corps étrangers inévitables dans le cadre d’une récolte manuelle en milieu naturel, et de calibrer le sel afin que les grains ne soient pas trop gros. Ce tamisage est pratiqué depuis longtemps par la plupart des opérateurs et peut se faire soit manuellement soit mécaniquement. La seule contrainte financière supplémentaire pour les paludiers qui sont restés en dehors des démarches déjà engagées (Label Rouge principalement) en cas d’obtention de l’IGP sera le contrôle externe par un organisme certificateur : ce coût est estimé à 1 centime d’euro par kilo de sel vendu et ne devrait donc pas mettre en danger les exploitations…

La procédure nationale d’opposition, phase obligatoire pour tout dossier d’IGP, vient de se terminer. 15 % des professionnels, hostiles à un projet initié par la coopérative, ont fait part de leur opposition. Mécontents, ils invoquent certains points du cahier des charges tels que le tamisage, qu’ils jugent trop contraignant, et un coût trop élevé des contrôles par l’organisme certificateur. Une commission d’enquête doit être nommée prochainement par le Comité National des IGP de l’INAO. Elle sera chargée, en plus de l’examen du dossier de demande, d’évaluer la recevabilité d’oppositions qui paraissent bien minimes et déterminera à cette occasion l’avenir d’un dossier représentatif de notre patrimoine culinaire.

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