Le secteur veau reste dans le flou
Interveau a plusieurs fers au feu. Celui de la définition du veau n’évolue guère. Vendredi, la Commission européenne n’a pas soumis ni débattu un nouveau projet d’amendement du règlement 1760/2000 sur l’étiquetage des viandes, lors du comité de gestion Viande bovine. Ses services juridiques ne lui ont pas encore donné de feu vert. « Ma hantise est que les Hollandais jouent la montre », déclare Fabrice Heudier, président d’Interveau. Dans quelques semaines, un important changement interviendra à Bruxelles. Le Français Jean-Jacques Jaffrelot quittera l’unité Viandes bovine, porcine, ovine et aviculture. Son remplaçant sera un Hollandais, épaulé par un Anglais, un Espagnol et un Danois. Or, ces quatre pays font obstacle à une harmonisation européenne de la définition du veau. Une majorité d’États membres, dont les nouveaux entrants, est d’accord pour fixer la limite d’âge à 8 mois.
« Le gras nous appartient »
Un autre dossier, national celui-là, concerne la PCM (Pesée Classement Marquage). « Les producteurs et les abatteurs souhaitent que le secteur veau rejoigne Normabev,signale Nicolas Douzain, directeur de la Fédération nationale de l’industrie et des commerces en gros des viandes (FNICGV). C’est légitime. Mais, il faut au préalable modifier la présentation des carcasses à la pesée. La situation n’est pas la même qu’en gros bovin. Une grande majorité des veaux appartient aux abatteurs ».
Un groupe de travail technique a été mis en place pour étudier en abattoir les modifications demandées par les industriels. L’Ofival et la DGCCRF ont été sollicités sur la faisabilité et le contrôle des opérations. Leurs conclusions sont attendues pour le début du mois de janvier.
« Les règles actuelles ont été fixées il y a près de 30 ans, poursuit-il. Depuis, les veaux commercialisés ont gagné environ 30 kg. Un écart trop important existe entre les présentations fiscales et commerciales. Cela entraîne des distorsions de concurrence entre abattoirs ». Le bureau d’Interveau reste très prudent sur les propositions du groupe de travail sur le fouet, le dégraissage et le parage des carcasses avant pesée, dans l’attente des conclusions de l’administration. « Nous voulons un chiffrage des kilos de gras enlevés,déclare Fabrice Heudier. Les producteurs sont d’accord pour un dégraissage, s’il est effectué après la pesée fiscale». La FNICGV leur répond : « le gras nous appartient».
La couleur des carcasses alimente aussi les discussions. Une étude a été lancée sur l’utilisation commerciale d’un tel critère. Les industriels souhaitent l’intégrer dans un accord interprofessionnel global, permettant une clarification des transactions.