Le Salon de l’agriculture a pris un départ en fanfare
Le Salon de l’agriculture, qui se tient jusqu’à dimanche, a connu « un bon départ », avec une hausse de 20 % du nombre de visiteurs samedi et dimanche par rapport au premier week-end l’an dernier, a déclaré lundi son président Christian Patria. « Le salon de l’Agriculture devrait donc connaître une affluence autour de 600 000 visiteurs, soit la moyenne des cinq dernières années », a-t-il ajouté.
L’édition 2006 avait enregistré une baisse de 20 % du nombre de visiteurs, avec un peu plus de 500 000 personnes dans les allées de la « plus grande ferme de France » contre près de 630 000 en 2005.
Deux raisons avaient été avancées par les organisateurs pour expliquer cette baisse brutale : la « psychose de la grippe aviaire » même si aucune volaille vivante n’avait été présentée, et les travaux pour le tramway dans le quartier de la Porte de Versailles, qui avaient provoqué des embouteillages.
Privées de Salon de l’agriculture en 2006 en raison des craintes de grippe aviaire, les volailles font en effet leur grand retour cette année, à la satisfaction des éleveurs et de nombre de visiteurs. « Nous avions mal vécu d’être exclus l’an dernier et de voir les élevages en plein air être montrés du doigt alors que l’influenza aviaire a seulement touché en Europe de l’Ouest des élevages industriels », a commenté Yves de la Fouchardière, directeur général des Fermiers de Loué (Sarthe).
Dimanche, un nombreux public se pressait sur le stand de ce groupement de 1 080 éleveurs, qui produit chaque année 20 millions de poulets bénéficiant de labels et près de 70 millions d’œufs.
Pour M. de la Fouchardière, la confiance du public, après une très forte chute de la consommation début 2006 -jusqu’à 30 % certaines semaines-, est revenue tout au long de l’année dernière.
« A cause de la psychose de la grippe aviaire, nous avons perdu 30 % de nos membres», déplore de son côté Jean-Claude Périquet, président de la Fédération française des volailles (FFV), qui regroupe 71 associations d’éleveurs amateurs de gallinacés et palmipèdes. Beaucoup d’éleveurs ont été « sinistrés », confirme Marcel Chastang, président de la Société centrale d’aviculture de France (SCAF), qui réunit 25 000 éleveurs amateurs, même s’il estime que « les affaires reprennent ».
Des agriculteurs contre les OGM ?
Mais l’édition 2007 est également marquée par une forte politisation, à moins de deux mois de l’élection présidentielle. La majorité des principaux prétendants a -ou ira- rendre visite aux exposants du salon. Un déplacement moins périlleux pour les candidats de droite que pour ceux de gauche, à en croire un sondage IFOP paru dimanche dans le JDD. Selon cette enquête, les agriculteurs interrogés se « sentent le plus proche » de Nicolas Sarkozy à 32 %, de François Bayrou à 26 % de Jean-Marie Le Pen à 13 %. Ségolène Royal et José Bové ne recueillent respectivement que 10 % et 6 % de jugements positifs de la part des exploitants agricoles. Ils seraient 73 % à apporter leur suffrage à Sarkozy en cas d’opposition au deuxième tour avec Ségolène Royal (celle-ci obtenant 26 %).
La même enquête apporte en revanche un éclairage beaucoup plus nuancé sur l’opinion des agriculteurs à propos des OGM. Contre toute attente, 62 % des agriculteurs seraient favorables « à un moratoire » pour interdire les cultures en plein champ. Cet avis est très majoritaire chez les producteurs de cultures légumières ou fruitières (74 %) ou chez les viticulteurs. Même les producteurs de « céréales industrielles » seraient majoritairement (51 % contre 49 %) en faveur d’un moratoire. L’échantillon interrogé dans cette enquête (503 agriculteurs au total) ne permet cependant pas d’en tirer de conclusions définitives. Mais l’enquête fait déjà jaser au salon.