Le rouleau compresseur Danone poursuit sa croissance
Lors de l'exercice annuel de présentation des résultats, Franck Riboud a pu une nouvelle fois annoncer des chiffres conformes aux prévisions du groupe.
En 2005, les ventes se sont élevées à 13,024 Mds Eur (+6,1% sur un an), et la marge opérationnelle courante s'est hissée à 13,35 %, en hausse pour la 11e année consécutive. Ce schéma général varie cependant d'une zone géographique à l'autre, avec de fortes disparités (voire graphe). Berceau de Danone, la France est le seul pays à essuyer un recul de l'activité. Au premier semestre 2005, celui-ci a été de 5 %, puis de 3 % au deuxième semestre, de quoi discerner « une forme de redressement » selon Franck Riboud, qui résume le paradoxe hexagonal. « En Europe, si je mets la France de côté, la croissance est soutenue avec l'Est très dynamique. Nous avons même enregistré des hausses des ventes à deux chiffres pour la Grande-Bretagne et l'Allemagne sur les PGC, ce qui est notable ».
Coïncidence du calendrier, cette présentation s'est tenue le jour même de la date butoir des négociations commerciales entre industriels et distributeurs, prévue par la loi Dutreil. Plus que concerné vu son omniprésence dans les linéaires, Danone a respecté cette échéance avec un regard pragmatique. « Ces négociations ont été dures, mais les deux parties sont dans le même bateau, avec le même objectif : la croissance. Pour nous, cela va se traduire par beaucoup d'animations et de présence sur le terrain, avec un départ donné plus tôt que d'habitude » a expliqué M. Riboud.
Compte tenu de la pression sur les prix, la marge a été affectée en France mais cette année, la hausse des tarifs net-net est comprise entre 0 et 2 % selon les références. Sur le plan industriel, le groupe a affirmé que son recentrage en termes de métiers était terminé. Un temps bousculé par les rumeurs d'OPA de Pepsico, Danone voit son chemin plutôt dégagé pour continuer l'expansion de ses marques-phares comme Activia (plus d'un milliard d'euros de ventes à l'échelle mondiale), Taillefine ou Actimel. L'accord entre Nestlé et Lactalis dans le domaine des produits laitiers frais a fait sourire le pdg de Danone. « On m'a toujours dit que les gros allaient me bouffer. Ce que je vois, c'est qu'un gros vend certaines de ses activités au plus petit. Nestlé a cédé ses marques à Fronterra en Nouvelle-Zélande, à Lactalis en Europe... Cela revient juste à dire que je n'ai plus de concurrent mondial».