Le roi du légume en difficulté
Les jours se suivent et se ressemblent pour Bonduelle, dont le cours en bourse suit une pente décidément bien mal orientée. Sur les 9 premiers mois de l'exercice 2007/2008, le groupe a enregistré des ventes en hausse de 23% à 1,117 Md Eur. En excluant l'acquisition du Canadien Carrière, la progression atteint 3,3% et reflète « la capacité de résistance du groupe en Union Européenne et son développement en Europe Orientale » selon les termes employés par Bonduelle. Mais les interrogations restent nombreuses sur la capacité du groupe a résister à un environnement difficile. Si la croissance vient, pour la conserve, essentiellement des produits commercialisés sous marque, le secteur du frais (260 M Eur) tire sa croissance (+2,3%) « essentiellement des ventes de salades traiteur en France où la croissance des volumes permet de plus que compenser la baisse effective des prix de vente ». En matière de rentabilité, ce délicat arbitrage entre volume et valeur donne au final des résultats beaucoup plus probants à l'international plutôt qu'en France. Par le biais de son opération de croissance externe au Canada, Bonduelle a diversifié son portefeuille géographique à un moment opportun (la France ne représente plus qu'un tiers de l'activité), d'autant que le climat hexagonal n'est pas des plus doux avec la perspective de la loi de modernisation de l'économie et de la négociation des tarifs. Un principe auquel Christophe Bonduelle est opposé, mais qui semble bien à l'ordre du jour. Prêt à investir de nouveau (Bonduelle a annoncé disposer d'environ 200 M Eur), le groupe nordiste compte par ailleurs profiter des campagnes de publicité programmées d'ici la fin de l'exercice pour dynamiser ses ventes. Malgré l'annonce d'une activité plus faible que prévue au 3 e trimestre, Fortis Bank est resté à l'achat sur la valeur avec un objectif de cours de 99 Euros, soit une belle prime en comparaison des 72 euros actuels.