Le Rhône-Alpes ne valorise pas assez ses produits montagnards
A ce jour, 215 demandes d’utilisation du terme montagne ont été enregistrées en région Rhône-Alpes : C’est le bilan que vient de dresser la Commission régionale des produits alimentaires de qualité (Copaq) après cinq ans d’activité (2000 - 2005). La filière la plus utilisatrice de cette mention valorisante est l’apiculture avec plus de 165 demandes. Néanmoins, il faut noter qu’elle connaît une impasse pour les cas où le miel est conditionné hors zone de montagne. La production fruitière est le second domaine agricole à utiliser le terme montagne. 29 dossiers ont été déposés pour des cerises, des abricots, des pêches et des pommes. Viennent ensuite les produits laitiers avec 17 requêtes favorables, dont 5 dossiers spécifiques à la production fermière. Le secteur de la production animale n’a enregistré que 3 dossiers dont un en viande bovine, un en volaille et un en salaison. Il s’agit là d’une mauvaise performance au regard de l’industrie de la viande en région qui représente, si l’on cumule le secteur des viandes, des volailles et de la charcuterie, plus de 1,6 Mds_ de chiffre d’affaires pour un effectif de plus de 19 000 emplois. Enfin, une eau de source a également obtenu l’autorisation d’utiliser le terme montagne. « D’une manière générale, le bilan est plutôt décevant par rapport au potentiel de la région Rhône-Alpes en matière d’agroalimentaire », commente Laurent Joyet, chargé de mission qualité à la Chambre régionale d’Agriculture.
En effet, le Rhône-Alpes est la 4e région agricole française avec un CA de 3,35 Mds_ pour plus de 56 960 exploitations. Dans le domaine de la transformation industrielle, la Région tient également une bonne position (5e rang national) avec un CA de 7,05 Mds_ pour 316 entreprises. Dernier atout indéniable, 50 % du territoire régional est situé en zone de montagne. De plus, à l’instar des dossiers IGP ou AOC, les conditions pour utiliser le terme montagne sont peu restrictives. La matière première, les opérations de transformation et le siège de l’entreprise doivent être situés dans le périmètre montagne. L’autorisation officielle est, quant-à-elle, subordonnée à une autorisation préfectorale. Pour mieux identifier les freins et étudier les facteurs qui pourraient dynamiser l’utilisation de cette mention valorisante, la Direction régionale de l’Agriculture et des Forets (Draf) vient de lancer une étude spécifique sur le sujet. Les résultats seront délivrés dans deux mois et devraient aboutir sur des opérations spécifiques de promotion. De quoi renforcer la présence de produits sous signes de qualité dans la Région, qui compte déjà 52 AOC, 32 labels rouges, plus de trente certificats de conformité et 11 labels régionaux Savoie (salaisons, emmental, morbier, tomme, pommes et poires).