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Le retour des accidentés gène les abattoirs

Les entreprises redoutent l’arrivée d’animaux malades. Mauvaise foi, répondent les vétérinaires.

L’abattage d’urgence des bovins accidentés de plus de 24 mois en vue de la consommation humaine sera bientôt rétabli. Un avis favorable vient d’être rendu par l’Afssa. Le projet d’arrêté soumis par le ministère conduirait à harmoniser les mesures nationales avec la réglementation européenne. Mais, les abattoirs réagissent mal. Dans son dernier bulletin d’information, la FNICGV exprime de « vives inquiétudes » sur cette « mesure sans garde-fou ». « Certains éleveurs peu scrupuleux pourront forcer le retour dans la chaîne alimentaire d’animaux malades, qui ne sont plus indemnisés par l’État », souligne- t-elle.

L’Afssa émet aussi des réserves. Pour elle, la catégorie des bovins euthanasiés pour cause d’accident inclut « très vraisemblablement » des bêtes « ne répondant pas à la définition réglementaire », « en particulier du fait de la prime allouée à ce type d’animaux ». Une affirmation corroborée par des statistiques et des enquêtes rétrospectives. L’agence estime que la proportion d’animaux classés dans la catégorie euthanasie pour accident est « de l’ordre de trois fois plus élevée » que celle des animaux précédemment abattus d’urgence pour accident. « Il conviendrait d’accorder une attention particulière au respect de la réglementation, en rappelant à l’ensemble des acteurs, et en particulier aux vétérinaires sanitaires, les critères d’inclusion dans cette catégorie », souligne-t-elle.

Refus de prise en charge

Inutile, répondent ces derniers. « Les vétérinaires ne font pas de faux certificats et sont d’ailleurs contrôlés sur leurs scores d’animaux accidentés », affirme Etienne Gavart, directeur du GDS du Calvados. Il ne partage pas l’inquiétude des industriels. « Les quelques bêtes malades, indemnisées en tant que bovins accidentés, ne pourraient pas être présentées à l’abattoir. Ces bêtes, ayant l’allure d’animaux mourants, souvent même incapables de se lever, seraient refusées par le vétérinaire inspecteur. Aujourd’hui, un animal avec une simple boiterie est refoulé, imaginez pour un crevard. Derrière la réticence des abatteurs, on peut suspecter la crainte de devoir s’organiser pour abattre, en dehors d’une organisation bien huilée par lots, les animaux qui se seront cassés une patte un vendredi soir. L’abattage de bovins de plus de 24 mois accidentés sera inférieur au nombre d’animaux actuellement indemnisés, non en raison d’un pourcentage important de malades, mais en raison du refus des abattoirs de les prendre en charge ».

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