Le retour au quota laitier, une bataille « perdue d’avance » pour Le Maire
La crise laitière est une crise de la demande et non de l’offre, selon le rapport sur le prix du lait dans les Etats Membres rendu publique par le député UMP Jean Bizet hier, à la demande de la commission des Affaires européennes du Sénat. Il a rappelé que la France n’a pas réalisé son quota d’un milliard de litre. « Il est inutile de faire croire que le salut des producteurs viendra du retour des quotas laitiers, ce n’est pas le cas », a-t-il affirmé. Il s’agit de mettre en place un certain nombre d’outils de régulation afin de lisser les prix dans le temps. « Les quotas étaient une sorte de contrat moral publique. Ils doivent se substituer à des contrats privés régionaux auxquels l’Etat portera un regard attentif dans un premier temps » a indiqué Jean Bizet. Intervenant hier matin lors du débat en séance publique au Sénat, le nouveau ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, a d’ailleurs affirmé qu’il ne se battrait pas pour un retour aux quotas, marquant un tournant par rapport à la politique de Michel Barnier. « Je partage l'analyse de Jean Bizet : la question n'est pas celle de l'offre mais de la demande. Il ne s'agit pas de maintenir ou non les quotas laitiers, mais de savoir si nous les remplissons. Or, tel n'est pas le cas. Il serait possible de plaider matin, midi et soir auprès de la Commission et du Conseil pour le rétablissement des quotas, mais je n'aime pas livrer des batailles inutiles ou perdues d'avance », a-t-il déclaré.