Le réal augmente, et la population veut manger
Ce pays dispose d’énormes surfaces agricoles – il pourrait cultiver 90 millions d’hectares supplémentaires – mais il est en butte aux critiques des protecteurs de la nature qui dénoncent la disparition des surfaces en herbe au bénéfice du soja, et aussi aux critiques de mouvements socio-politiques qui revendiquent la redistribution des terres. Le dernier recensement agricole date d’il y a 10 ans, mais les chiffres n’ont pas beaucoup changé. Ils indiquaient que les 4,3 mio de petits paysans représentaient 90 % du nombre total de paysans mais ne cultivaient que 20 % de la SAU. En revanche 50 000 exploitants, soit 1 % du nombre total, exploitaient 45 % de la surface.
Le pays n’a investi que très peu dans les infrastructures routières durant un siècle, et en période de récolte la situation échappe à toute maîtrise. Comme le Brésil est sur-endetté le gouvernement fait appel à des investissements privés pour les routes, le rail et les ports. Ce sont des freins puissants à la croissance des exportations. L’agriculture brésilienne, orientée vers l’exportation, est également face à un marché intérieur de 178 mio de personnes. La pauvreté et la faim ne reculent pas à l’allure souhaitée par les programmes du président Lula, mais la consommation alimentaire augmente progressivement et absorbera une part croissante de la production agricole à l’avenir. L’avenir politique du Brésil reste toutefois incertain. Il doit continuer ses réformes pour diminuer l’endettement public. Depuis peu, le réal est en train de s’apprécier par rapport au $ (+20 % en un an). Une devise forte signifie aussi un affaiblissement de la compétitivité sur les marchés extérieurs.