« Le prix rémunérateur aura de moins en moins de sens »
Philippe Chalmin présente ce lundi les premiers résultats de son observatoire des prix et des marges des produits alimentaires. Ce premier rapport estime les taux de marges brutes (et non les bénéfices réalisés) aux différents stades de production dans les filières fruits et légumes frais, produits laitiers et viandes (hormis le stade GMS pour la viande bovine dont les résultats ne parviendront qu’à l’été 2011). A l’exception de quelques chiffres éloquents - la marge brute des GMS sur la longe de porc est passée de 39% en 2000 à 51% en 2010, pendant que la marge brute chutait de 45,1% à 35% pour l’éleveur, ou encore des taux de marge de plus de 100% observés en GMS sur les fruits et légumes les moins chers -, le rapport ne désigne aucun « accapareur » de marges. En revanche, Philippe Chalmin rappelle que les partenaires ont évolué vers des relations très conflictuelles entre « des oligopoles bilatéraux naturels (petit nombre de distributeurs et quelques grands industriels) renforcés aux dépens d’un monde agricole atomisé et de tout un tissu de PME régionales ». Face à l’instabilité des marchés, l’économiste estime que pour les producteurs « la notion de « prix rémunérateur » aura de moins en moins de sens à l’avenir » et que le marché seul ne pourra par exemple pas rémunèrer « les coûts de production de l’élevage allaitant ».