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Le prix du carburant menace les entreprises de logistique

Les entreprises du secteur agroalimentaire sont particulièrement touchées. Chacun cherche des solutions pour alléger la facture qui a bondi de 35% en un an (+8,8% sur le mois dernier).

Depuis un an, la facture carburant n'en finit plus de flamber pour les routiers. Le coût du gazole professionnel hors TVA a bondi de 35%, la hausse s'établissant même à +8,8% sur le dernier mois. Dans ce contexte, l'Unostra (Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles) a observé 500 défaillances d'entreprise au premier trimestre, soit une hausse de 25% par rapport à 2007. La tendance pourrait se poursuivre, dans le sillage de l'augmentation du baril de pétrole. Au sein de la filière agroalimentaire, personne n'échappe à cette envolée des coûts, des serristes aux pêcheurs en passant par les industriels, forcés d'acheminer leurs production (directement ou non) jusqu'au lieu de vente. Pour le moment, les entreprises n'ont d'autre choix que de faire le gros dos. Au sein d'un important groupe de transformation et de distribution de produits alimentaires, dont la flotte compte plus de 1 000 camions, des formations à une conduite plus rationnelle (et plus économique) ont permis d'économiser entre 7 et 10% de la facture annuelle en carburant. L'effort est conséquent, mais reste insuffisant pour effacer la hausse du gazole. Une meilleure organisation des tournées est mise en avant mais là encore, le gain est minime.

Pour le directeur du transport de cette entreprise, qui témoigne de manière anonyme, ce contexte de carburant cher n'a pas encore de conséquences sur l'expédition des produits. Tout au plus concède-t-il l'avantage des produits surgelés, plus faciles à massifier dans les envois que le frais. Pour les transporteurs, un signe encourageant se profile sous la forme d'un amendement gouvernemental. Dominique Bussereau, ancien ministre de l'agriculture (2004-2007) aujourd'hui secrétaire d'Etat aux transports, a rappelé l'existence d'une loi rendant obligatoire « la répercussion de la hausse du coût du carburant dans le prix du transport ». Le texte daté de 2006 ne prévoit pas de sanction en cas de non-application. Mais il va bientôt être complété par un amendement instaurant une clause pénale, avec une amende susceptible d'atteindre 15 000 euros en cas d'infraction.

« Cette disposition, initialement prévue dans le cadre du Grenelle de l'environnement, a finalement été inscrite dans la loi de modernisation de l'économie » observe l'Unostra, satisfaite de ce calendrier plus favorable. Mais au-delà de cet amendement, dont il est difficile de mesurer l'impact pour le client final, les transporteurs routiers réclament d'autres mesures pour travailler dans des conditions normales, avec des revendications conjoncturelles mais aussi structurelles, comme une baisse de la fiscalité.

Journée de mobilisation le 30 juin

L'instauration d'un gazole professionnel au niveau européen (avec un système de plafond et de plancher du prix) fait son chemin chez les transporteurs, sans retour de la part des autorités. Pour toutes ces raisons, les routiers ont déjà mené une journée d'action unitaire le 16 juin dernier, synonyme de blocage des routes et de manifestation. Insuffisante pour se faire entendre, elle sera renouvelée le 30 juin et promet d'être plus dure. Ce jour-là, les camions de produits frais feraient bien de ne pas s'aventurer sur les routes.

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